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LES NOTIONS DE BASE

LE NOM

homonymes, paronymes

LE VERBE

le verbe et ses assistants

les différentes formes du verbe

Valeurs temporelles, aspectuelles et modales des temps de l'indicatif

le subjonctif et l'impératif

PRINCIPAUX ACCORDS

accord des noms

accord des adjectifs et des déterminants numéraux

accord des participes passés.

LA PHRASE

mémento grammatical

mémoire musicale

Oscar Wilde

Coin cinéma n°7

MAJ : 5/3/2023

 

 

  • Pour la France.

Aïssa meurt au cours d'un bizutage à St Cyr. L'armée va proposer les Invalides et le cimetière militaire avant de faire marche arrière. La mère et le frère d'Aïssa vont invoquer l'homicide volontaire. Voilà pour la toile de fond, qui n'est pas le sujet du film, mais plutôt le point de départ d'une exploration des relations familiales, notamment entre ces deux frères.

L'enfance en Algérie, avec un père gendarme durant la décennie sanglante de la terreur islamiste. Une scène marquante pour chacun des deux frères. Et puis ces deux parcours que l'on découvre grâce à de nombreuses scènes de retours en arrière (quasiment tout le film, même si la prétexte initial avec sa tension, son enjeu, se poursuit) : l'un, très beau, à qui tout réussit: petite copine, études brillantes, projets pleins la tête, le bien aimé; l'autre, plutôt gros, dans les plans débrouille, sans véritable projet, le mal aimé. 

Le film est très beau, la scène finale est magnifique, aboutissement à la fois humoristique, musical et affectif.

  • Mes frères et moi

 

Beau film, belle histoire, belle musique. La scène initiale donne le ton : scène de foot sur la plage, le petit frère regarde jouer et engage la conversation avec une jeune fille qui a l'attention rivée sur son téléphone. Il adapte néanmoins son propos aux non-réponses ou aux rares signes qu'elle lui renvoie pour poursuivre la relation qu'il recherche jusqu'à ce que ses frères lui disent d'aller rechercher le ballon après qu'un frère en colère l'a envoyé loin.

Nour sera durant tout le film, un peu acteur, un peu spectateur, en quête d'une relation, en quête d'une place autre que celle qu'on lui assigne. A l'occasion de TIG dans un collège, il va découvrir qu'une professeure de chant donne des cours pendant les vacances, attiré qu'il est par un air qui lui est familier de Pavarotti. Justement quand il est à l'appartement, avec sa mère alitée sous assistance respiratoire, dans le coma, il met Pavarotti à fond pour lui et pour sa mère, car son père déjà l'avait séduite en chantant des airs italiens. 

Nour sait s'adapter et doit s'adapter en permanence. Ses frères coupent sa musique tour à tour, il obéit avant de revenir à sa passion. 

Chacun des frères a un rôle : tenir la maison, rapporter de l'argent comme il peut pour les trois grands, l'un est plutôt conciliant, diplomate et séducteur, un autre plutôt nerveux, délinquant, le grand frère tient la maison à sa manière. Ce qui soude les 4 frères, c'est le maintien à domicile de leur mère, avec ses fils, non à l'hôpital.

Nour va rencontrer la professeure de chant, avoir l'occasion de chanter à son tour et cela donne une belle histoire, avec notamment deux scènes très belles : celle où Nour chante pour sa mère qu'il croit voir bouger et réagir, celle aussi où il conduit sa prof de chant venue le chercher à la maison, dans la chambre de sa mère pour la lui présenter.

 

Il y a de beaux moments, il y a de la légèreté, certains écueils sont évités, seules les scènes avec la police apportent une dissonance. L'éducateur responsable des TIG est une caricature.

L'ensemble donne malgré tout un bon moment de cinéma.

 

 

  • Bad Luck Banging.

Extra-ordinaire, un regard cinématographique. Film roumain qui pourrait raconter l'histoire d'une professeure d'un établissement prestigieux dont les ébats amoureux avec son mari filmés à la manière d'un porno sont mis en ligne. Disons que c'est le point de départ, cru, qui ouvre le film. Après on a une sorte de drame farcesque ou de farce dramatique en trois actes. Le premier acte donne à voir la vie ordinaire de la protagoniste, Emi, dans une Roumaine ordinaire : enseignes commerciales qui défigurent Bucarest, dont les ruines ou les monuments exhibent le sexe des dieux, véhicules mal garés, dérapages verbaux du quotidien, etc. L'acte 2 est une sorte de Dictionnaire des idées reçues cinématographique: passage en revue de mots, avec des images et de la réflexion. Un certain regard, critique, qui aide à prendre un peu de recul sur les mots et les images. L'acte 3, c'est ce qui est annoncé quand le film est présenté: la sorte de tribunal des parents devant lequel l'enseignante comparait sans se démonter. Le discours moral en toute indécence, déchaînement, emballement, très bien rendu. Et puis la conclusion, avec trois fins possibles, dont la dernière, extraordinaire, féerique, magique. La prof condamnée se transforme en wonderwoman ou Minerve avec un filet dans lequel elle prend tous ces juges à qui elle fait sucer des godes ! En filigrane, Miverve-Athéna, Persée et la Méduse : on ne peut regarder les horreurs de l'époque directement, sans quoi elles nous paralysent en retour. Il faut donc le détour du cinéma qui permet de regarder, de voir sans être paralysé.

Bon moment de cinéma, complètement osé et original. Une réussite.

 

 

  • West side story.

Repris par Spielberg. Une ouverture qui fonctionne bien parce qu'elle surprend par un chœur en espagnol auquel on ne s'attend pas. La magnifique musique de Bernstein est pourtant omniprésente et envoûtante. J'avais vu West Side Story quand j'avais 15 ans dans un théâtre en Autriche si je me souviens bien. J'avais aimé la musique que j'adorais déjà mais pas forcément tout compris. Là j'ai eu les sous-titrages ! Plus sérieusement si les actrices sont meilleures et mieux choisies que les les acteurs, la sauce hétéromantique prend bien. J'ai apprécié aussi la double dimension du I want to live in America que j'ignorais, voir combien était bien rendue la réalimentation automatique des querelles antagonistes avec des personnages qui remettent une pièce dans la machine, parfois malgré eux ou à leur insu. J'ai peu aimé le chant de Valentina, j'ai trouvé beau et dommage la dernière chanson étouffée par les pleurs de Maria. Je n'ai guère aimé la violence du combat quasi final, mais c'est plus parce que je n'aime pas la violence qu'un point de vue esthétique car cette violence était nécessaire je crois, pour accréditer un peu ces mecs qui font les voyous alors qu'ils n'ont de cesse de se déplacer de manière chorégraphique. Pour sourire, on pourrait aussi conclure qu'il suffit de tuer les chefs pour régler le problème ou se dire aussi qu'un programme immobilier neuf pour riches avec employés immigrés est une autre suite suggérée à une guerre de clans qui permet à l'art de s'exprimer. 

 

  • Compartiment n°6.

Une femme prend le train pour Mourmansk où elle souhaite voir les pétroglyphes. Elle laisse celle qu'elle aime et se retrouve dans le compartiment seule avec un ivrogne qui va également à Mourmansk. Le trajet s'annonce aussi compliqué que long et il ne tarde pas d'ailleurs à manquer de s'abréger très rapidement, à plusieurs reprises. Mal à l'aise avec un homme qui se comporte mal avec elle, la protagoniste est également tentée de faire demi-tour pour retrouver celle qu'elle aime et qui semble bien loin à présent. Loin des yeux, loin du cœur. Elle vient de Finlande, lui de Russie. Il lui demande comment on dit "Je t'aime" en finnois, elle lui répond en remplaçant par "Va te faire foutre." Evidemment, il ne se rend compte de rien. L'histoire suit son cours, le long trajet en train aussi, jusqu'à Mourmansk, jusqu'à l'impossibilité d'aller voir les pétroglyphes en hiver, jusqu'à ce qu'ils se plaisent l'un l'autre, enfin... S'il lui permet d'approcher de l'impossible, elle s'attache à lui. Quand elle comprend que le taxi la reconduit seule à l'hôtel, elle le voit s'éloigner. Le taxi lui remet un dessin de la part de l'autre protagoniste, un portrait qu'elle lui avait demandé de dessiner. Il avait objecté qu'il ne savait pas dessiner. Au dos de cette esquisse, il a écrit en finnois ce qu'il pense être un "Je t'aime" et qui signifie en fait "Va te faire foutre." Délicieuse ambiguïté de la fin. Il l'aime mais la laisse partir seule. Elle est attachée à lui et se prend un "Va te faire foutre" dont elle est la cause.

 

  • Un triomphe.

Inspiré d'une histoire vraie : un professeur de théâtre (Kad Merad) enseigne en prison. Le groupe de détenus a travaillé sur des fables de La Fontaine mais aspire à autre chose. Lui imagine que pour des gens qui passent leur vie à attendre, une pièce s'impose, malgré l'exigence et la difficulté qu'elle peut représenter : ce sera En attendant Godot. Il se bat pour obtenir plus de cours. Ses élèves sont plein de vie et d'humour. Monter la pièce n'est pas une mince affaire. Le découragement, les diversions, la tentation de tout lâcher, tout y passe.  En filigrane, on voit des morceaux de sa vie privée. Lui qui donne tout pour autrui sur le plan professionnel semble donner beaucoup moins aux siens. De répétitions en représentations, c'est un succès, une tournée, un triomphe. Jusqu'au jour où, au sommet de la gloire, la troupe doit jouer à l'Odéon. Les détenus se sont fait la malle, et le professeur va monter sur scène, pour mettre en scène son désarroi tout beckettien : on attendra quelqu'un qui ne viendra pas. Alors il va raconter ce qu'il a traversé, cela va émouvoir le public. 

Un très beau film. 

 

  • Bac Nord.

Extra : un bon film d'action, prenant, qui plonge dans l'âpreté du réel en s'inspirant d'une histoire vraie. Yass, Antoine et Greg forment un équipage de la bac Nord à Marseille. Quotidien compliqué où la loi du quartier et la loi de la République s'affrontent : deux puissances antagonistes qui gagnent tour à tour, au gré des situations. Se dessine en arrière plan leur vie en dehors du boulot: le chien d'Antoine et sa petite copine qui lui file des infos, la femme enceinte de Yass qui devient jeune mère. Leur supérieur les freine car il faut du chiffre et ne pas trop se mettre en danger. Ils fulminent, surtout Greg le plus téméraire. Et voilà qu'une opération coup de poing est exigée du ministère en réponse à une vidéo postée comme un défi à l'Etat et à l'état de droit. Leur supérieur les met sur le coup, qu'ils réussissent avec brio, en se mettant en danger et en prenant quelques libertés avec le droit pour avoir une information capitale. On les salue, on les remercie jusqu'à ce que l'IGPN un peu après les mette en cause pour racket et trafic de drogue. Coup de massue. Les héros sont incarcérés et c'est la chute, l'incompréhension, la colère, la révolte. Les discours politiques et médiatiques sonnent comme une injustice à leur égard au regard de ce qu'ils ont éprouvé pour réussir un coup porté au trafic. Le film est prenant, drôle par moments (je pense notamment à cette scène où ils arrêtent en flagrance un petit qui casse la vitre d'une voiture, qui les insulte sans jamais s'arrêter avec une belle énergie jusqu'à ce que la musique dans la voiture et le fait qu'elle roule à contresens le grisent), touchant, il fait réfléchir aux notions de droit et de justice, de légalité et de légitimité. 

 

  • Les deux Albert.

J'ai passé un bon moment et bien ri avec cette belle histoire et ses personnages touchants. Alexandre est au chômage, il a deux enfants, sa femme travaille dans un sous-marin et l'a mis au défi de s'occuper des enfants et d'être autonome financièrement. C'est le point de départ d'une fable qui va plonger Alexandre dans l'univers professionnel 2.0 de "The box", entreprise dont la devise est "no child". Il va cacher l'existence de ses enfants pour sauver son recrutement, rencontrer Arcimboldo, un autre paumé polyvalent qui multiplie les jobs pour s'en sortir et va aider Alexandre à sauver les apparences. L'histoire suit son cours, avec des personnages hauts en couleurs, qu'ils soient des protagonistes (Sandrine Kiberlain joue la nana au top de la box, roulant en voiture autonome, avant que la réalité plus humaine, avec ses fragilités n'apparaisse) ou des personnages de second plan : le banquier de la scène initiale (Michel Vuillermoz de mémoire est excellent dans une scène antogoniste entre deux pronoms personnels le "on" et le "je", il m'a semblé reconnaître Albert Dupontel dans le rôle du dépanneur de la voiture autonome, très drôle aussi dans ce petit rôle. 

Chacun dans l'entreprise cache un secret en rapport avec le "no child". C'est ce dont la stagiaire, la fille même de Sandrine Kiberlain, se rend compte. A la fin, tout le monde fait son "coming out", scène de rébellion face au manager qui apprend à cette occasion qu'il va être papa. Trois solutions : accepter avec joie, je ne sais plus la deuxième, ou se mettre en colère. Il optera manifestement pour l'acceptation. Les secrets mis au jour, c'est le sous-marin qui peut remonter à la surface, et la femme d'Alexandre revenir. 

Malgré une fin heureuse des plus convenues (la femme rentre à la maison, le petit univers hétéronormé va pouvoir remplacer totalement  le "no child" banni), la fable propose des sorties de route plutôt bien trouvées et rafraîchissantes. Depuis le déconfinement et la réouverture des cinémas, j'avais vu plusieurs films qui n'avaient pas suscité l'envie de réécrire ce genre de petit article. Là, j'ai eu envie de renouer avec.