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Les esclaves dans la société romaine antique de la fin de la République

la mort dans la Rome antique de la fin de la République

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coin cinéma n°4

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coin cinéma n°6

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GRAMMAIRE FRANCAISE

LES NOTIONS DE BASE

LE NOM

homonymes, paronymes

LE VERBE

le verbe et ses assistants

les différentes formes du verbe

Valeurs temporelles, aspectuelles et modales des temps de l'indicatif

le subjonctif et l'impératif

PRINCIPAUX ACCORDS

accord des noms

accord des adjectifs et des déterminants numéraux

accord des participes passés.

LA PHRASE

mémento grammatical

mémoire musicale

Oscar Wilde

le verbe et ses assistants

dernière modification : 28 août 2012.

 

       I.            Le verbe et ses assistants.

  1. 1.     Le verbe.

Comme le nom, le verbe est un élément fondamental de la phrase. Comme lui, il reçoit l’appui de nombreux assistants. A la différence du nom, il peut prendre de nombreuses formes.

Le chat mange la souris.

La souris est poursuivie par le chat.

Qui vivra verra.

La nuit tous les chats sont gris.

Si les chats et les souris faisaient la paix, ce serait bien.

  • Le rôle du verbe.

Le verbe indique une action ou un état.

  • Une action exercée par le sujet : le chat [mange] la souris.
  • Une action subie par le sujet : la souris [est mangée] par le chat.
  • Un état : la souris d’agneau de ce restaurant [est] exacte.
  • Différentes formes du verbe.

Le verbe figure dans les dictionnaires sous une forme particulière qui est appelée l’infinitif : « manger », « finir », « poursuivre », « être ». Il s’agit d’un mode impersonnel. Cela signifie qu’il ne peut pas se conjuguer à la première, à la deuxième ou à la troisième personne (du singulier ou du pluriel). Il n’est pas possible de dire « Je manger », « Tu manger », « Nous manger » sauf si on parle en « petit-nègre » (pour produire un effet comique par exemple).

Sont à classer aussi dans la catégorie « mode impersonnel » le participe passé (« mangé ») et le participe présent (« mangeant »). Le participe passé s’accorde dans de nombreux cas en genre et en nombre. (« Elles sont mangées » ; « Il les as mangées ») Le participe présent est invariable.

A partir de l’infinitif, le verbe peut prendre plusieurs formes (je mange ; nous mangeons ; il mangea ; qu’il mangeât, etc.) Ce sont des formes conjuguées. L’ensemble de ces formes constituent la conjugaison, laquelle comprend des modes et des temps.

  • Les assistants du  verbe.
    • le sujet fait l’action ou la subit.
    • Le COD est l’élément sur lequel porte l’action quand le verbe exprime une action.
    • Le COI est l’élément vers lequel est dirigée une action.
    • Le COS complète le verbe. Il apparaît quand le verbe a deux compléments d’objet, le second complétant un groupe verbal. [(Il envoie un paquet) (à Maurice) (groupe verbal) (COS)
    • Le complément circonstanciel apporte des informations sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’action.
    • L’adverbe est un mot invariable que l’on joint au verbe pour en nuancer le sens. Il peut cependant, de la même manière, être associé à un adjectif ou à un autre adverbe.
    • Les auxiliaires : « être » et « avoir » associés à  un participe passé.
    • Verbes transitifs et intransitifs.

Un verbe transitif est un verbe qui fonctionne avec un complément d’objet (direct ou indirect). Il doit « transiter » sur un complément d’objet pour que la construction soit correcte. A l’opposé, le verbe intransitif se conjugue absolument, c’est-à-dire sans complément d’objet. Le même verbe peut-être employé à la fois transitivement et intransitivement (« Je mange », « Je mange de l’igname »).

  • Vocabulaire.

Groupe verbal : ensemble constitué par le verbe et les mots qui le complètent : Elle [le lui a dit]

Phrase verbale : phrase construite autour d’un verbe : Je vous ai apporté des bonbons.

Phrase nominale ou sans verbe : phrase sans verbe : Ces bonbons, un vrai régal !

  1. 2.     Le sujet.

Sauf à l’impératif, le verbe possède la plupart du temps un sujet.

[Aziz] pêche à la ligne. (nom propre)

[L’oiseau]mange des cerises. (groupe nominal)

[Les cerises] sont mangées par l’oiseau. (groupe nominal)

[Elles sont mangées. (pronom)

[Mes cerises] sont rouges (groupe nominal)

[Celles de mon voisin] sont vertes. (groupe pronominal).

[Qui mange des cerises vertes] aura les dents agacées. (proposition)

  • Pour trouver le sujet, il faut poser la question « Qui est-ce qui ? » ou « Qu’est-ce qui ? »
  • Cas limite. Les grammaires contemporaines font remarquer qu’il existe des cas où cette approche est insuffisante. Soit la phrase « Il pleut ». Il n’est pas possible de poser l’une de ces questions. Nous sommes dans le cas des verbes impersonnels.
  • Qui peut être sujet ? un nom propre, un groupe nominal, un pronom personnel, un pronom démonstratif, un pronom possessif, un pronom interrogatif, un pronom indéfini, un infinitif (Lire est un plaisir), une subordonnée (Qui mange les cerises vertes aura les dents agacées).
  • Absence de sujet. Lorsque le verbe est utilisé pour donner un ordre ou un conseil, formuler une recommandation ou une interdiction au mode impératif, le sujet n’apparaît pas, mais le contexte permet de comprendre à qui on s’adresse.  Viens/ Soyez le bienvenu/ Agitez avant usage/ Ne fumez pas en présence d’un bébé.
  • Plusieurs sujets pour un verbe. Damien, Guillaume et leurs copains aiment le roller.
  • Un sujet pour plusieurs verbes. En architecte consciencieux, monsieur Zonca conçoit et contrôle la construction du bâtiment.

Madame Pujos vérifie les comptes de ses clients et cherche à leur proposer des placements.

 

  1. 3.     L’attribut du sujet.

L’attribut du sujet est généralement placé juste après le verbe « être » ou un verbe de la même famille ; il « attribue » au sujet une qualité, une propriété, une identité…

La terre est bleue comme une orange.

Avant d’être Picasso, il fut Ruiz.

Les joueurs ont été admirables tout au long du match.

Je suis née fatiguée.

Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là.

  • Fonction de l’attribut du sujet. L’attribut du sujet est un élément du groupe verbal qui généralement suit le verbe « être » ou un verbe d’état (sembler, paraître, avoir l’air, devenir, rester, etc.) et qui, comme son nom l’indique, « attribue » au sujet une qualité, une propriété, une identité…Contrairement au COD, il s’accorde en genre et en nombre avec son sujet. (« Ton chat est beau », « Tes chats sont beaux »). L’objet (COD) est différent du sujet.
  • Le nom ou le groupe nominal attribut du sujet.

Il s’est cru [le maître du monde], mais s’est montré [piètre gestionnaire].

Les groupes nominaux « le maître du monde » et « piètre gestionnaire » sont attributs de « il ». A noter que, dans le deuxième cas, l’article indéfini (un) aurait pu être ajouté (« …mais s’est montré un piètre gestionnaire »), de même que le pronom personnel (« mais il s’est montré »)

  • Autres catégories ayant fonction d’attribut du sujet. Nom propre, infinitif (« l’important est de venir »), participe passé (« je suis née fatiguée »), proposition (« L’important est que vous veniez »), un pronom démonstratif (« Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là »), un pronom indéfini (« et s’il reste quelqu’un, il me le doit »).
  • Place de l’attribut. Par souci de mise en relief, il est possible de placer l’attribut avant. Admirables, ils l’ont été tout au long du match. Le véritable attribut est ici « l’ », mis pour « admirables ». Cet emploi est rare dans la langue courante, mais se rencontre assez souvent dans la langue littéraire.
  • Attribut du complément. Ses amis le trouvent génial. « le » = COD ; « génial »= attribut du COD.
  • Une question complexe.

La question de l’attribut est relativement difficile. Dans certains cas, il est même difficile de savoir si l’on est vraiment en présence d’un attribut. L’idée à retenir est celle-ci : l’attribut du sujet se rapporte à la nature du sujet (ce qu’il est) et non à l’action désignée par le verbe et surtout il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.

La question est complexe car il n’est pas possible de dresser une liste exhaustive des verbes attributifs. Cette liste est déjà longue : paraître, sembler, devenir, redevenir, avoir l’air, passer pour, naître, rester, regarder comme, demeurer, être traité de, s’annoncer, s’avérer, se dévoiler, se montrer, se trouver, se révéler, faire, etc. La situation se complique encore du fait que des verbes, qui ne sont pas classés parmi les attributifs, peuvent entrer dans des constructions où ils jouent le rôle de copule dévolu aux verbes attributifs.

Il s’en va (désolé).

La pluie tombe (incessante).

Elle tomba (amoureuse).

Il mourut (heureux).

La distinction entre l’attribut et l’adverbe est importante du point de vue de l’orthographe, puisque l’adjectif attribut s’accorde comme cela apparaît bien dans les exemples ci-dessus tandis que l’adverbe est invariable.

  • Distinction importante.

Il faut bien distinguer l’attribut du sujet (qui se rapporte au sujet et nous renseigne sur lui) du COD. La confusion est fréquente du fait que l’on pose la même question : quoi ? ou qui ?

L’oiseau mange des cerises/ La Terre est bleue.

  1. 4.     Le complément d’objet direct (COD).

Le complément d’objet direct répond à la question qui ? ou quoi ? posée après le verbe.

Malia cueille une pomme.

Léa aime chanter.

Malia aime Léa. Elle l’aime…C’est celle-là qu’elle veut.

Léa donne la pâtée à son chien.

  • Fonction du COD.

Le complément d’objet complète les verbes d’action. Il correspond à ce sur quoi s’exerce l’action exprimée par le verbe.

Ce complément est appelé « direct » parce qu’il n’est pas relié au verbe par une préposition. Il se distingue en cela du COI. Le COD vient généralement après le verbe. Il peut être remplacé par un pronom personnel (le, la, les, lui, en, y) qui vient en général avant le verbe.

  • Verbe transitif direct.

Certains verbes ne peuvent être suivis que d’un complément d’objet direct. Il s’agit des verbes transitifs directs. D’autres verbes peuvent être suivis d’un COI : les transitifs indirects. Enfin, d’autres n’admettent ni COD ni COI : les intransitifs. La construction choisie peut changer le sens d’un verbe. Dans « Il boit un verre », le verbe désigne l’action de boire. Mais la construction absolue « Il boit » peut signifier, selon le contexte, qu’il est en train de boire (action de boire comme dans le cas précédent) ou que c’est un ivrogne.

  • Quelles sont les catégories grammaticales qui peuvent jouer le rôle de COD ? un nom, un groupe nominal, un infinitif, un pronom démonstratif, un pronom démonstratif, un pronom personnel, un pronom indéfini (« il veut tout »), un pronom interrogatif (« je me demande lequel »), un pronom numéral (« il prend les trois »), une subordonnée (« je pense qu’il viendra »)
  • Sujet et objet. Autrefois, on appelait objet ce que nous appelons aujourd’hui COD. On disait que l’objet devenait le sujet quand on passait de la voix active à la voix passive.
  1. 5.     Le complément d’objet indirect (COI).

Le complément d’objet indirect (COI), relié au verbe par une préposition, répond aux questions à qui ?, à quoi ?, de qui ?, de quoi ?, sur qui ?, sur quoi ?, etc. posées après le verbe.

Alexandre joue au basket.

Alexandre ne pense qu’à jouer au basket et à toi.

J’ai le sentiment qu’il m’échappe.

Je ne sais que penser de lui.

Je ne me reposerais pas sur lui.

Moi, je crois en lui.

  • Emplois.

Léa parle d’Axel/ Elle parle de lui/ Elle lui parle.

Dans les situations courantes,  le COI vient après le verbe. Mais il peut aussi être constitué par un pronom personnel qui se place en général avant le verbe, sans préposition, mais pas toujours.

  • Les limites de l’approche traditionnelle.

La même préposition « à » peut introduire un COI, mais aussi un complément circonstanciel.

Guillaume se rend (à la ville) [dans le sens de « va à la ville]

Si l’on utilise l’approche traditionnelle, on pose les questions : « Guillaume se rend à quoi ? » On pourrait être tenté de répondre « à la ville » et d’en déduire que l’on a un COI. Or ce n’est pas le cas. « A la ville » pourrait fort bien être au début de la phrase. « A la ville, Guillaume se rend ». On pourrait aussi remplacer la préposition par une autre : « Guillaume se rend vers la ville. » Il ne s’agit pas d’un COI mais d’un complément circonstanciel de lieu. Les grammaires modernes tentent de définir les fonctions non pas en s’appuyant uniquement sur le sens mais en faisant aussi appel à des critères de fonctionnement.

  1. 6.     Verbes transitifs et intransitifs.

Le verbe transitif « transite » sur un COD ou sur un COI. Le verbe intransitif peut avoir des compléments circonstanciels, mais pas de complément d’objet.

La souris mange le fromage.

Je mange.

Elle s’y intéresse.

Allez, ouvre.

Ouvre la fenêtre.

Elle ouvre sur la campagne.

  • Verbes transitifs et intransitifs.

Souvent un verbe transitif direct ou indirect peut être tout de même utilisé sans COD ou sans COI. On ne dit pas alors qu’il est intransitif mais qu’il est utilisé intransitivement.

  • Transitif direct.

Dans les dictionnaires, le verbe « entretenir » est précédé de l’abréviation tr. qui signifie « transitif » Cela signifie donc que ce verbe, quand il est conjugué, doit être complété par un complément d’objet. Dans ce cas (« entretenir »), il s’agit uniquement d’un COD. On entretient un terrain, une famille, des relations, un feu.

Le verbe ne peut pas être conjugué absolument (sans complément d’objet). Il n’est pas possible de dire « J’entretiens » ou « J’entretiens à » sans y ajouter quelque chose. Le verbe « entretenir » ne peut donc être que transitif direct. Ce n’est pas le cas de tous les verbes transitifs directs. Le verbe « manger », qui est un verbe transitif direct, peut être construit transitivement (« Je mange du pain ») ou intransitivement (« Je mange »).

  • Transitif indirect.

Certains verbes transitifs indirects ne peuvent pas fonctionner absolument (sans complément d’objet) ; le complément d’objet requis est alors un COI. Ainsi le verbe « s’enticher » ne peut pas se conjuguer sans un complément d’objet introduit par « de » : Il s’entiche de tout ce qui passe à la télé.

De nombreux verbes transitifs indirects peuvent cependant s’employer intransitivement : « Je parle », « Je ris », « Je réfléchis », etc.

  • Verbes intransitifs.

Le verbe intransitif ne « transite » pas sur un complément d’objet. Dans les dictionnaires, cette caractéristique est indiquée par l’abréviation intr. Ainsi, pour le verbe « fermenter », il n’est pas possible de poser des questions du genre « Il fermente quoi ? », « Il fermente qui ? »

Le marc fermente.

Il est seulement possible de poser des questions renvoyant à un complément circonstanciel. Le marc fermente où ? depuis quand ?, etc.

  • Emploi transitif ou intransitif du même verbe.

Un verbe transitif peut être employé transitivement ou intransitivement. Il peut être aussi, selon le cas, employé directement ou indirectement.

Ouvrez !

J’ouvre la porte.

Il est ouvert à toutes les propositions.

J’ouvre ma porte aux amis.

J’ouvre à seize heures.

  • Evolution de la langue.

La langue se modifie au cours du temps. De ce fait, on voit des verbes intransitifs devenir transitifs et vice-versa. Ainsi, les verbes « débuter » et « démarrer » sont intransitifs. On ne peut dire en principe, que : Le match débute/ La voiture démarre.

Les formulations qui suivent sont considérées par les puristes comme des fautes : Les joueurs débutent le match/ Le pilote démarre la voiture.

  1. 7.     Les compléments circonstanciels.

Pour les grammaires traditionnelles, les compléments circonstanciels, comme leur nom le laisse prévoir, apportent des informations sur les circonstances dans lesquelles s’effectue l’action ou qui entourent l’état décrit par le verbe.

Parce qu’il est un enfant (1), en compagnie de son chien(2), Thomas part, avec joie(3), à l’école(4), tous les matins(5), à bicyclette(6), pour bien travailler(7).

(1) Cause

(2) Accompagnement

(3) Manière

(4) Lieu

(5) Temps

(6) Moyen

(7) but

  • Place des compléments circonstanciels dans la phrase. Le locuteur a, le plus souvent, une grande liberté pour choisir la place des compléments circonstanciels. « Tous les matins » pourrait par exemple se trouver en début de phrase ou après « à bicyclette ». On note cependant que « à bicyclette » mis après « pour bien travailler » serait à l’origine d’une équivoque ou en tout cas d’un flottement : « [pour bien travailler à bicyclette] ». Cette école où l’on vient avec son chien et où l’on travaille « à bicyclette » commencerait à devenir quelque peu surréaliste. On peut s’apercevoir enfin que l’expression « à l’école » n’est en revanche absolument pas mobile. Une phrase du type « A l’école, Pierre va… » semblerait complètement artificielle. C’est en s’appuyant sur des observations de ce type que les grammairiens contemporains en sont arrivés à remettre en cause la classification traditionnelle.
  • Classement des compléments circonstanciels.Les compléments circonstanciels sont classés traditionnellement en fonction du sens. De ce fait, les dénominations varient selon les grammaires. Certaines d’entre elles compliquent à l’infini la classification, parlant de compléments de prix, de mesure, de privation, d’accompagnement, de point de vue, de comparaison, etc. Nous nous en tiendrons aux grandes catégories, l’important étant d’éviter la confusion avec les compléments d’objet et les attributs.
    • Le complément circonstanciel de temps.
    • Le complément circonstanciel de lieu.
    • Le complément circonstanciel de manière.
    • Le complément circonstanciel de moyen.
    • Le complément circonstanciel de cause.
    • Le complément circonstanciel de but.

 

  • Les limites de l’approche traditionnelle. La notion de complément circonstanciel, telle qu’elle est présentée dans les grammaires traditionnelles, est remise en cause par les théoriciens parce que les nuances de sens pourraient être multipliées à l’infini et parce que, surtout, sont mis ensemble des compléments qui n’ont absolument pas le même fonctionnement. Ils proposent de les répartir en deux catégories : les compléments essentiels à valeur circonstancielle et les compléments circonstants (ou simplement les circonstants).

Les compléments essentiels sont des compléments qui ne peuvent généralement pas être supprimés et qui ne peuvent pas être déplacés dans la phrase sans être remplacés par des pronoms.

Les circonstants peuvent être déplacés dans une phrase sans que la phrase devienne impossible sur le plan grammatical. Leur suppression, de la même façon, n’empêche pas la phrase d’être acceptable.

Je suis allé à Cayenne (1). Dès le premier jour (2), dans la rue (3), j’ai rencontré un ami (4).

(1) complément essentiel à valeur circonstancielle (de lieu)

(2) (complément) circonstant

(3) (complément) circonstant

(4) complément essentiel (COD)

  • Vocabulaire.

Groupe prépositionnel : groupe constitué par une préposition et le(s) mot(s) qui s’y rattache(nt) : sur la route.

  1. 8.     Les adverbes. Les adverbes de manière.

Parce qu’il apporte souvent des informations sur le verbe, l’adverbe a parfois été appelé l’ « adjectif du verbe ». En fait, il peut modifier d’autres éléments de la phrase.

Fares parle méchamment.

Mais ce sont des prix nets. Et mes rascasses sont nettes elles aussi/ Je vous le dis tout net.

C’est joliment dit.

Voilà qui est parler clair.

On est tout de même bien là.

Je trouve qu’ils sont chers/ Ils coûtent cher.

Dans ce métier, il ne faut pas avoir peur de rester debout.

On s’en moque éperdument.

 

L’adverbe modifie souvent le sens d’un verbe ; mais aussi celui d’un nom (une femme bien), d’un pronom (ça c’est vraiment lui), d’un adjectif, d’un autre adverbe (vous y allez très fort), d’une préposition (venez plus près de moi), d’une proposition (par conséquent, j’en prendrai 3 kilos)

L’adverbe peut être un emprunt à une autre langue : a priori, in extremis, ex aequo…

Quand on emploie l’adverbe avec un nom (une femme bien), il joue le rôle d’un adjectif. On pourrait le remplacer par un adjectif (c’est une femme honnête) ou un complément de nom (c’est une femme de grande qualité) ou encore une proposition (une femme qui se conduit bien).On peut parler dans ce cas de dérivation impropre. L’adverbe est employé comme un adjectif (mais il continue tout de même de ne pas s’accorder, la transformation n’est pas encore totale). La dérivation impropre peut se faire dans l’autre sens : l’adjectif devient adverbe (il crie fort).

  • Invariabilité de l’adverbe.  L’adverbe est un mot invariable. Presque toujours. Ils coûtent cher. Elle s’est cassée net.
  • Tout et toutes.  L’adverbe est invariable. Comme pratiquement toutes les autres, cette règle a ses exceptions. Pour savoir si « tout » est adverbe, il suffit de voir s’il est possible de le remplacer par « tout à fait ». Dans ce cas, il est effectivement adverbe. Cela permet une distinction. Soit les deux phrases qui suivent :

Mes poissons, ils sont tous frais.

Mes poissons, ils sont tout frais.

Dans le premier cas, la phrase signifie que les poissons, dans leur totalité, sans une exception, sont frais. Dans le second cas, l’adverbe « tout » signifie qu’ils sont tout à fait frais, vraiment frais.  Bizarrement, au féminin, l’adverbe devient variable. Mes rascasses, elles sont toutes fraiches.

Cette formulation englobe les deux situations évoquées à propos du masculin. Ni l’orthographe, ni la prononciation ne permettent de savoir si « toutes »est un pronom indéfini ou un adverbe.

Mais l’accord ne se fait pas quand l’adjectif ou le participe passé jouant ce rôle commence par une voyelle :

Mes amis étaient tous étonnés. (totalité)

Mes amis étaient tout étonnés. (état)

[En résumé : tout ne devient variable qu’au féminin devant une consonne ou un h aspiré.]

  • Classement des adverbes. Adverbes de manière, de temps, de lieu, de quantité, de degré (intensité, comparaison), d’opinion, d’interrogation, de liaison.
  • Distinction adverbe/préposition. L’adverbe n’introduit rien, contrairement à la préposition. Je passerai après/ Je passerai après vous.
  • Différentes formes de l’adverbe.
    • Formes simples bien, mal, loin,  plus, près, hier, très, etc.
    • Formes autrefois composées bientôt, enfin, dedans, jamais, autrefois, etc.
    • Formes en –ment Dans les cas les plus fréquents, les adverbes en –ment sont construits sur le modèle suivant :                            dure+-ment : durement ; lente+-ment : lentement.

Dans un certain nombre de cas, la formation est un peu plus complexe : fréquemment, galamment, aveuglément, indûment, joliment. Cf infra.

  • Locutions adverbiales : elles sont formées de plusieurs mots (deux ou plus) qui constituent une expression figée : en général, avant-hier, au fur et à mesure, peu à peu, à califourchon, cahin-caha, à cœur joie, à tombeau ouvert, etc.

 

  • Vocabulaire

Groupe adverbial : groupe constitué par un adverbe et ses renforcements : « déjà, trop, peu. »

  • Cher et chers, net et nets.

Ils sont chers.

Ils coûtent cher.

Elle s’est cassée net.

Ces prix sont nets.

Mes rascasses sont nettes.

« cher » et « net » s’accordent quand ils sont adjectifs en fonction d’attribut après un verbe d’état et restent invariables quand ils sont adverbes.

  • Les adverbes de manière.

Les adverbes de manière sont utilisés à propos d’un état, d’une situation, d’un comportement. Les adverbes en –ment sont très souvent des adverbes de manière.

Je me sens mal.

Il ne faut pas avoir peur de se tenir debout.

Il faut se tenir à carreau.

On me le dit ironiquement.

On est bien.

Fares parle méchamment.

  • Adverbes en –ment : la règle et les exceptions.La règle est d’ajouter le suffixe –ment à l’adjectif pris au féminin.
    • Exception 1 le « e » muet

Lorsque, au féminin, l’adjectif à quoi s’ajoute –ment se termine par un « e »muet (qui ne se prononce pas), le « e » n’entre pas dans la construction de l’adverbe.

Joli[e]+ -ment= joliment

Eperdu [e)+-ment= éperdument

Vrai[e]+-ment= vraiment

  • Exception 2 les mots en « é »

Quand, au masculin, l’adjectif se termine par « é », l’adverbe se forme sur le masculin.

Aveuglé+-ment= aveuglément

Posé+-ment= posément

Cela peut se trouver aussi dans d’autres situations.

Profond+ -ment= profondément.

  • Exception 3 adjectifs en –ent

Quand l’adjectif se termine au masculin en « ent », l’adverbe se forme ainsi (« m » redoublé) :

Fréque[nt]+ -mment : fréquemment

Prude[nt]+ -mment= prudemment

  • Exception 4 adjectifs en « ant »

Quand l’adjectif se termine au masculin par « ant », on retrouve une construction du même type, mais avec un « a ».

Gala[nt]+-mment= galamment.

  • exception aux exceptions.
    • exception à l’exception 1 l’accent circonflexe

Dans certains cas, un accent circonflexe marque la disparition du « e »

Gaie+-ment : gaiement ou gaîment.

Crue+-ment : crûment.

Assidue+-ment : assidûment.

Due+-ment= dûment.

  • exception à l’exception 3 adjectifs en –ment

Dans quelques cas, le « m » n’est pas redoublé pour les adjectifs se terminant en –ment.

Lente+-ment : lentement.

Présente+ -ment : présentement.

Véhémente+-ment : véhémentement. [on dira plus couramment « avec véhémence »]

 

Ne pas toujours s’appuyer sur la logique. Mieux vaut avoir une bonne mémoire ou se reporter à un dictionnaire. On pourrait souhaiter une simplification allant dans le sens de la cohérence, mais les choses, en ce domaine, vont lentement.

 

 

 

 

  1. 9.     Les adverbes de temps et de lieu.

Les adverbes de temps et de lieu apportent des informations sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’action, ou sur l’état exprimé par le verbe, en ce qui concerne le temps et l’espace.

Venez immédiatement.

Venez dès l’aube.

Venez ici.

C’est ici ?

Non, ce n’est pas .

 

  1. 10.                Les adverbes de quantité et de degré.

Certains adverbes permettent de préciser à quel degré une propriété s’applique à un mot ou à un groupe de mots. D’autres permettent d’effectuer des comparaisons.

Y a pas mal de pique-assiettes.

Il y a beaucoup à manger.

Ne mangez pas trop.

J’en ai tellement.

Moi, je trouve qu’il mange peu.

Il y a tant à grignoter.

 

Les adverbes de quantité expriment toujours plus ou moins un degré. C’est pourquoi les grammaires récentes les intègrent dans les adverbes de degré (parlant d’un degré d’intensité) et abandonnent donc la notion d’ »adverbe de quantité ».

 

  • Les adverbes de degré.

Dans les adverbes de degré, il est possible de distinguer les adverbes d’intensité et les adverbes de comparaison. Les adverbes d’intensité permettent de marquer le degré plus ou moins élevé de la réalité dont on parle. Ils correspondent à une « quantité » plus ou moins grande et ils ne se distinguent pas toujours très bien des adverbes de quantité. Les adverbes de comparaison permettent de préciser l’intensité en comparant à un ou à plusieurs éléments. On distingue parmi eux le comparatif et le superlatif.

  • Adverbes d’intensité

Il est très motivé.

Il est peu motivé.

Il n’est pas du tout motivé.

Je suis si étonné que je n’en reviens pas.

Je suis tellement étonné…

Les voilà très remontés.

Des produits peu chers.

Il mange tant et plus.

Elle l’a aimé, ô combien.

Je le trouve plutôt en forme.

  • Trop, c’est trop

L’adverbe d’intensité « trop » indique une idée d’excès. Cependant, en Afrique noire, il est systématiquement utilisé dans le sens de « très ». « Il est trop fort » est pris dans le sens de « Il est très fort ». Cet usage de « trop » dans le sens de « très » (et donc sans l’idée d’excès) était fréquent autrefois et d’usage courant au 17ème siècle. Il connaît un regain dans la langue populaire du début du 20ème siècle. Il en reste des traces dans les expressions en relation avec l’affectivité : « Vous êtes trop gentil » ; « Il est trop mignon ». Ces deux dernières phrases, souvent entendues, ne comprennent aucun reproche quant à un excès quelconque. Elles correspondent simplement à la tendance à exagérer qui se constate dans le vocabulaire de l’affectivité.

  • Les adverbes de comparaison (comparatifs et superlatifs)

Lucile est aussi grande qu’Agnès.

Jérôme est moins grand que Sébastien.

Sébastien est très grand.

Marion est plus grande que Maximilien.

Marion est la plus grande des deux enfants.

Le comparatif établit une comparaison entre deux réalités. On distingue le comparatif d’égalité, le comparatif d’infériorité et le comparatif de supériorité. Il faut de plus, distinguer le comparatif du superlatif (par rapport à tous les éléments d’un même ensemble, le superlatif présente la propriété à son plus haut/bas degré : superlatif de supériorité/d’infériorité).

  • Accord de l’article

Ce soir tu seras la plus belle.

On sous-entend ici, « Tu seras la plus belle, à mes yeux, [de toutes celles qui seront là] ».

Quand la comparaison revient sur l’élément de point de départ en revanche, il n’y a pas d’accord en principe :

C’est alors qu’elle s’est montrée le plus efficace.

Dans cette formulation, « elle » n’est pas comparée à ses collègues. L’idée de supériorité ne concerne qu’elle, en fonction du déroulement dans le temps.

La tendance actuelle est cependant d’accorder systématiquement.

C’est alors qu’elle s’est montrée la plus efficace.

Notons tout de même une différence de sens. Quand on accorde, apparaît bien l’idée d’une comparaison avec d’autres. Il serait bien de conserver cette subtile nuance, mais la tendance de la langue ne va pas dans ce sens.

 

 

  • Superlatif avec les comparatifs synthétiques.

Il suffit d’ajouter un article, contracté ou non, aux comparatifs synthétiques (« meilleur », « pire », « moindre ») pour obtenir un superlatif : « le pire », « la pire », « au meilleur », « du moindre », etc.

Ce n’est pas le pire.

Il ne s’agit que d’un moindre mal.

Il est incontestablement le meilleur.

On entend souvent « C’est le pire de tous » ou « la pire de toutes » et, un peu moins souvent « c’est le meilleur de tous » ou « la meilleure de toutes ». L’adjonction de « de tous » ou de « de toutes » peut paraître redondante. En effet, dire « c’est le pire » ou « c’est la pire » sous-entend « de tous » ou « de toutes ». « Tous » et « toutes » renvoient à l’ensemble des éléments (êtres, choses ou notions) désignés par le contexte. Ce renforcement de l’expression par des tournures du genre « de tous » peut être accepté.

En revanche, dire « c’est le plus pire » est une erreur considérée comme grave puisque cela revient à dire « c’est le plus plus mauvais ». A bannir aussi : « le plus bon », « moins pire », « plus meilleur », « moins meilleur ».

  • Superlatif absolu et superlatif relatif.

Certaines grammaires distinguent un superlatif absolu (construction avec très, bien, tout à fait, infiniment, parfaitement) pour s’en tenir aux adverbes et un superlatif relatif (dans lequel intervient une idée de comparaison avec un ensemble ou un groupe). Il nous paraît préférable de classer la première catégorie dans les intensifs et de ne parler de superlatif que dans les cas où intervient l’idée d’une comparaison (avec d’autres éléments ou avec d’autres états de ce qui sert de point de départ à la comparaison).

  • Plus et (plusse)

La prononciation de l’adverbe de quantité « plus » change selon le sens de l’adverbe et selon sa place dans la phrase.

Je n’en veux plus : prononciation (plu) donc [ply] comme toujours quand il s’agit d’une quantité nulle.

J’en voudrais plus : prononciation (plusse) donc [plys] pour indiquer un surplus.

  1. 11.                Les adverbes d’opinion.

Les adverbes d’opinion (affirmation, doute, négation) permettent de formuler et de moduler le jugement. D’autres adverbes permettent de formuler une interrogation ou de procéder à un enchaînement.

Acquiescement : oui, assurément, certes, effectivement, sûrement, si, ok, affirmatif, tout à fait, super.

Négation : non, pas du tout, ni…ni, nullement, ne…pas,  négatif, des queues Marie, ne…point.

Hésitation : peut-être, probablement, vraisemblablement, sans doute.

  • Rôle des adverbes d’opinion
    • Les adverbes d’affirmation 
    • Les adverbes de doute
    • Les adverbes de négation Notons que si l’omission du « ne » est familière, l’omission du « pas » est soutenue le plus souvent, même si elle est courante pour les verbes cesser, oser, pouvoir, savoir. Notons aussi que « ne » et « pas » sont accolés devant un verbe à l’infinitif (ne pas fumer).
    • Construction ne+ autre adverbe que pasne ...point, ne....goutte, ne …rien, ne …mie => formulations le plus souvent désuètes, recherchées et anciennes.
      • Le ne explétif ou « ne » employé seul, pouvant être supprimé sans modification du sens. L’idée de négation est plus ou moins présente dans le sens Raffiné ou vieilli selon les points de vue, ce ne explétif (je crains qu’il ne vienne = je crains qu’il vienne )
      • Les adverbes interrogatifs comment, comme, quand, où, d’où, comment, pourquoi, combien
      • Les adverbes de liaison éléments invariables qui permettent d’assurer l’enchaînement des idées : en effet, de ce fait, en conséquence, c’est pourquoi, par conséquent, au contraire, en revanche, à l’opposé, soit…soit, tantôt…tantôt, partant, etc.
      • Les limites de l’approche traditionnelle. La classification traditionnelle repose sur le sens et court le risque de la démultiplication à l’infini. Une autre classification essaie de tenir compte, non pas du sens, mais du fonctionnement des adverbes :
        • Adverbes qui fonctionnent comme l’équivalent d’une phrase ou d’une proposition : Veux-tu te marier ? Oui !
        • Adverbes qui marquent le type ou la forme de la phrase : Comme il est affreux ! Il n’a pas faim.
        • Adverbes qui fonctionnent comme des circonstants. Ils complètent donc la phrase et sont facultatifs et mobiles : Demain, il y aura de la pluie.
        • Adverbes qui fonctionnent comme compléments essentiels. Ils complètent donc le verbe et ne sont ni facultatifs ni mobiles : Il habite ici.
        • Adverbes qui complètent d’autres mots que le verbe : Il est très petit. C’est un homme bien.
        • Adverbes qui jouent un rôle dans l’organisation du texte. Ils peuvent par exemple servir à articuler des phrases ou des propositions : D’abord il a mangé, puis il s’est assoupi.
        • Adverbes liés à l’énonciation qui expriment par exemple l’appréciation de l’énonciateur sur ce qu’il dit : Sincèrement, je crois qu’il pleure.