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Les esclaves dans la société romaine antique de la fin de la République

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GRAMMAIRE FRANCAISE

LES NOTIONS DE BASE

LE NOM

homonymes, paronymes

LE VERBE

le verbe et ses assistants

les différentes formes du verbe

Valeurs temporelles, aspectuelles et modales des temps de l'indicatif

le subjonctif et l'impératif

PRINCIPAUX ACCORDS

accord des noms

accord des adjectifs et des déterminants numéraux

accord des participes passés.

LA PHRASE

mémento grammatical

mémoire musicale

Oscar Wilde

carnet d'écriture n°5 (2019-

MAJ: 20/10/2020

 

 

Une tête qui a dérangé un étêté a été décapitée.

Une tête qui pensait,
Une tête qui parlait,
Une tête qui disait je t’aime, 
Une tête qui instruisait et formait d'autres têtes,
Une tête qui portait les valeurs de la République, 
Une tête qui enseignait peut-être aussi  Cicéron décapité, 
Une tête qui a dérangé un étêté a été décapitée. 
Vain et ignoble combat car d'autres têtes, 
Par centaines, par milliers, par millions,  
D'autres têtes prennent la relève et vaincront. 
Nous vaincrons obscurantisme et fanatisme, 
Par nos mains, 
Par nos bouches, 
Par nos cœurs. 
Nous vaincrons parce que nous sommes un. 
L'union dans l'acceptation de la différence sera toujours plus forte dans le temps que la haine et la sécession sédition.

 

 

Taisez-vous, Agamemnon !

 

Des gens déambulent, masqués, toujours soucieux de garder une distance raisonnable les uns des autres. Ils se regardent, échangent peut-être quelques mots, semblent attendre quelqu'un.
Surgit un personnage, masqué lui aussi. Il porte des lunettes noires et semble guidé par la jeune Aricie tenue en laisse.


IPHIGENIE, s'adressant aux autres et le désignant du doigt: Taisez-vous! Agamemnon.

THESEE-AGAMEMNON, à part. C'est la voix de ma fille, Iphigénie ! Etrange....Elle prononce les mêmes mots que l'oracle de Delphes.

CLYTEMNESTRE: Entre ici Agamemnon: tu es chez toi et nous voici réunis pour célébrer ton retour glorieux de Troie. Ca va être ta fête, tu vas voir.

THESEE-AGAMEMNON: Merci, merci beaucoup Clytemnestre. Pour ce qui est de voir, cela me sera difficile car j'ai perdu la vue au combat, mais conservé la vie, et échappé au Covid. Je me réjouis de vous savoir réunis ici, chez moi, en ces temps de pandémie. J'ai consulté l'oracle de Delphes avant de venir ici. Voici ce qu'il m'a dit :"Vous souffrez d'hémi....amnésie. Taisez-vous, Agamemnon." Alors, j'ai beaucoup réfléchi, et je me suis dit. Soudain, souriant, il se met à chanter: "J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien, ...tout ce que je sais, c'est que depuis, je ne sais plus qui j'suis". Il éclate de rire. Mes chers amis, vous le voyez, j'ai bien résisté. Je rentre de Troie à la fois grandi et amoindri, mais je me porte bien. Comme la tradition veut qu'on s'offre des présents au retour d'un roi victorieux, je vous demande ceci: offrez-moi un spectacle qui me rappellera qui je suis et m'obligera à me taire. Ainsi nous guérirons peut-être : moi, en recouvrant la mémoire grâce à vous, et vous, parce que j'aurai respecté la prescription céleste.

LE FANTOME D'HECTOR, excédé: Taisez-vous, Agamemnon!

(Après quoi nous aurions une série de récits-scènes-enchâssés qui donneraient à comprendre qui est qui, et donc à Thésée-Agamemnon sa nature hybride, comme certains aspects de sa personnalité qu'il a tôt fait d'oublier. A la fin de la pièce, Thésée-Agamemnon reformulerait la révélation oraculaire telle qu'elle doit être comprise: "Thésée, vous (êtes) Agamemnon!". Il recouvrerait la vue et la cité la santé.)


Dans les relations aux autres personnages:

·Iphigénie et Clytemnestre en veulent à Agamemnon l'incestueux, celui qui a osé sacrifié sa fille pour obtenir la gloire et la victoire.
·Elles ont pour allié dans leur détestation d'Agamemnon, Andromaque, le fantôme d'Hector. Hermione, par jalousie pour Andromaque pourrait trouver en Agamemnon quelqu'un de pas si mal que ça....ou bien lui en vouloir aussi car après tout il est cause de tous les malheurs.
·Hippolyte rappelle à son père qu'il a aussi un fils. Il n'a d'yeux que pour Iphigénie, mais il existe aussi, lui fils de Thésée. Hippolyte voit dans la mort de son père la possibilité d'un héritage: Aricie, la captive, qu'il aime et désire.
·Phèdre aussi rappelle à Thésée Agamemnon qu'elle est sa femme, l'une de ses femmes. D'ailleurs il ferait bien de se méfier de Clytemnestre.
·Médée n'a pas été invitée mais elle est là. Elle jubile car c'est par sa magie qu'elle a rendu Thésée-Agamemnon aveugle et hémi-amnésique. Tant qu'il souffre de cette maladie, la pandémie perdurera et Médée se vengera ainsi de tous ceux qu'elle déteste (en gros, tout le monde) : Thésée-Agamemnon qu'elle a voulu empoisonner et qui a tué nombre de ses cousins; Jason qui l'a abandonnée et l'autre cruche de Créuse qu'il a épousée en secondes noces.
·Jason quant à lui, est l'un des seuls à trouver assez cool ce Thésée-Agamemnon car ils ont des points communs: ils ont abandonné une femme (Médée, Ariane), ils ont vaincu un monstre (le dragon gardien de la Toison d'or, le Minotaure)

 Projet d'incipit pour une pièce de théâtre, 15 avril 2020.

 

 

21/10/2019 IL y a bien longtemps à nouveau que je n'ai pas écrit et j'ai eu l'idée hier en voyant un film d'écrire de petites suites à l'occasion de films vus ou de textes lus. L'idée est d'en faire une pratique régulière, ludique et culturelle qui s'autoalimenterait. Le film qui m'a donné cette idée est Mullholand Drive de David Lynch, avec une scène où une actrice conseille à une amnésique qu'elle héberge d'ouvrir son sac à main pour retrouver son identité. Son sac à main est rempli de….

Elle cherche une carte d'identité et tombe sur des liasses de dollars, ce qui ne fait qu'augmenter le mystère autour de son identité.

Quand j'ai vu cette scène, je me suis dit que j'aurais pu arrêter le film et imaginer une suite. Voilà donc ce que je me propose de faire dans ces petites suites:

 

Petites suites.

 

 

 

 

17/3/2019 Il y a bien longtemps que je n'ai pas écrit. Trois ans environ, sinon quatre. Trois années que j'ai consacrées à une reconversion professionnelle et à un nouveau métier, ainsi qu'à la rédaction d'un site professionnel, cousin lointain de Simorgh. 

La lecture d'Autoportrait d'Edouard Levé m'a donné envie d'écrire, à la manière de.

En partant d'une phrase empruntée à Edouard Levé, je vais donc m'amuser à écrire à mon tour un autoportrait (7/3/2019). Voilà l'intention. Nous verrons bien à quoi ce projet aboutit.

 Autoportrait à la manière d'Edouard Levé.

 

Quand j'entends "god" je pense à la fois à Dieu et à un godemiché. Le mot godemiché semble une étrange création sans étymologie. Qui a baptisé Dieu ainsi ? J'entends avec malice la formule "in god we trust". La Manif pour tous ou presque.  Comme le mariage. Le mariage est-il une fête ou une protestation, un droit ou un privilège ? Abolition des privilèges, nuit du 4 août: la nuit porte conseil. J'ai déjà eu conscience de vivre des moments historiques au moment où je les vivais : mariage pour tous, assassinat des journalistes de Charlie Hebdo mais pas de la liberté d'expression, défaite de Nicolas Sarkozy plus que victoire de François Hollande, victoire de l'équipe de France lors de la coupe du monde de 1998, révolution du jasmin...

J'ai trente-neuf ans au moment où j'écris ces mots. Plus le temps passe, moins je le vois passer. Je juge déjà ce que j'écris et voudrais effacer. C'est comme parler anglais. Je n'ose parce que j'ai conscience que ma prononciation n'est pas la bonne. Les Britanniques pourtant trouvent charmante la manière française de prononcer l'anglais. Do you want me to go to my plane? Chirac le Français, Macron l'Anglophon. Chacun a son charme. Nos cousins du Québec aussi  quand ils parlent. Quand j'étais petit, je suis parti au Québec. En Tunisie aussi. Quand j'étais grand, je suis allé par deux fois au Maroc. L'Algérie me ferait envie. Je ne sais si je suis prêt à demander un visa pour me rendre dans un pays rêvé. Charme de l'imagination et du rêve.

 

J'aime la pluie d'été. Son odeur, son contact rafraîchissant, son bruit. J'aime quand il pleut à verse la nuit. Si je suis dans mon lit, j'ai l'impression d'être sur un navire dans la tempête. Mon navire ne craint rien. J'aime les éclairs dans le ciel mais pas le bruit de la foudre. J'ai peur des pétards  le 14 juillet si je suis à pied. J'aime les feux d'artifice. C'est pourtant de l'argent public qu'on jette en l'air et qu'on peut regarder par sa fenêtre. J'aime voir la neige tomber si je suis au chaud chez moi sans obligation de sortir. J'aime voir le tapis de neige. J'aime les couleurs des arbres en automne. J'aime le spectacle de la montagne, en été plus encore qu'en hiver. 

Je me délecte de l'enveloppe avant d'accéder à la lettre. Une écriture manuscrite, un choix de timbre, une enveloppe un peu grosse, une enveloppe fabriquée avec des images découpées, le charme de l'inconnu, la promesse d'un contenu. Sauf les contraventions évidemment. Il m'est arrivé de recevoir des lettres de la présidence de la République, une lettre de Michel Tournier, des lettres amicales et familiales, mais aussi, quand j'étais petit, des envois d'offices du tourisme bretons auxquels j'écrivais pour avoir le plaisir de recevoir du courrier. Ma grand-mère avait une belle écriture de personne âgée. La lire était la promesse d'un message d'affection. 

 

 Je n'ai pas fait de prison. J'ai été en prison pourtant. Maison d'arrêt des Yvelines, à Bois d'Arcy. Un abord qui donne peu envie d'entrer, des portes à n'en plus finir, une odeur qui voudrait être celle de la propreté sans y arriver, beaucoup de bruits: bruits de clé ou d'ouvertures électriques, bruits de détenus qui se parlent, qui s'interpellent. Vétusté. Ambivalence de mes élèves détenus qui voyaient en moi tantôt une incarnation de la liberté -ils me prêtaient volontiers une vie et m'imaginaient aller me faire un Mac Do en sortant- tantôt une incarnation de l'autorité. J'étais les deux à la fois et il est vrai que j'ai pu éprouver bien des fois la sensation de liberté d'aller dans une pâtisserie par exemple après avoir enseigné une matinée. Liberté que nous connaissons comme la santé, quand nous en sommes privés.

 

J'ai écrit plusieurs lettres pour déclarer mon amour. L'écriture procure du plaisir. Il a pu m'arriver de ne pas remettre ma lettre, mais simplement de l'écrire. Je trouve compliqué de dire mes sentiments. J'écris plus facilement que je ne dis. 

 

Je trouve parfois le juste mot d'esprit une heure plus tard. Parfois il est encore temps, parfois il est trop tard. 

J'ai vu le corps mort de ma sœur et celui de mon grand-père. Le premier m'a marqué à jamais, le second m'a réjoui: mon grand-père était bien habillé comme il l'avait été de son vivant, sauf au cours de ses dernières années. Son cadavre retrouvait une vie que son corps semblait avoir perdu avec  la maladie. Sa mort fermait la parenthèse du  désordre généalogique causé par la mort de ma sœur. Je me rends compte que c'est la première fois en vingt ans que je publie un texte évoquant la mort de ma sœur. J'ai dit moins difficilement que je n'ai écrit. 

 

J'ai plus de bons que de mauvais souvenirs. Est-ce le travail de la nuit? Il m'est arrivé de ne plus me focaliser que sur les mauvais souvenirs pour expliquer mon malheur et l'impasse dans laquelle j'étais. Et j'ai beaucoup dormi. Beaucoup parlé aussi, beaucoup écrit. Malheur, bonheur : l'un passe et l'autre reste. L'un de mes filleuls aujourd'hui: "Y a deux choses que j'aime dans la vie : penser et rire." 

Je n'aime pas le son d'une famille dans le train. Pas plus qu'entrer dans l'intimité des gens qui parlent fort, au téléphone ou non. La Sncf avait eu la bonne idée de créer des ambiances: détente ou calme, id-zap ou id-zen. 

 

Certaines personnes me fatiguent en quelques instants car je sais qu'elles vont m'ennuyer. Il s'agit notamment des personnes qui ne savent que râler, pour qui rien ne va jamais. Majorité silencieuse minoritaire et bruyante qui parle spontanément de manière agressive même sans intention d'agression. Des personnes qui me sont antipathiques même si je ne leur souhaite pas de malheur pour autant.

Je n'ai jamais changé de roue de voiture. J'ai eu une Fiat Grande Punto et une Toyota Yaris hybride. J'ai fait du vélo. Je ne me déplace pas en roller skates. J'aurais peur de tomber. 

 

J'ai l'intuition que mes enfants m'ennuieraient moins que les enfants des autres. 

 

Je suis un bon écouteur. Je crois que c'est une qualité que j'ai développée et qui n'est pas si répandue que ça en vérité. Je suis d'autant plus sensible à la qualité d'écoute d'autrui. Je crois en la réciprocité. Dans les lieux publics, la musique me nuit. Sauf dans une gare où un pianiste joue.

Je préfère le français parlé par un Italien à l'italien parlé par un Français.

A ma connaissance, je n'ai pas d'enfant. De par mon métier pourtant, je pourrais penser parfois que j'en ai plus de six cents. Heureusement, je ne suis pas seul à m'occuper d'eux. Ils peuvent faire des bêtises, parfois graves, avoir besoin d'être protégés, me vouvoient et m'observent attentivement (pour peu que je mette un nœud papillon au lieu de mon habituelle cravate, plusieurs dizaines vont me demander si je vais déjeuner au restaurant quand ils ne me prêtent pas la participation à une soirée de gala). Certains ont besoin d'une attention plus marquée. Si je prends un peu de recul, tout se passe comme si j'avais déjà plus d'un millier d'enfants vivant un peu partout en France voire dans le monde. Certains sont des adultes et des parents à présent. Ce sont là mes enfants du quotidien. Mais j'ai aussi quatre autres enfants, qui ne sont pas les miens non plus, mais auxquels je tiens beaucoup aussi et que j'aime: ce sont ma nièce, mon neveu et mes deux filleuls.

Lorsqu'une chose merveilleuse advient par surprise, je cherche à reproduire les circonstances de son apparition pour qu'elle se manifeste à nouveau, mais c'est confondre la chose et la grâce de l'accident. Je ne sais pas si j'agis de la sorte, mais j'aime cette phrase et notamment l'expression "la grâce de l'accident" pour parler de l'apparition surprise du merveilleux dans la vie.

 

Je supprime le superflu. Je n'ai pas besoin de parler beaucoup. Je n'aime pas ranger mais je trouve intéressant de faire du tri pour ne garder que l'essentiel, de prendre l'habitude de me séparer de l'ancien accumulé, de donner de la valeur au peu que je garde. En matière de conversation et de prise de parole, il en va de même je crois. Je suis plutôt du côté des taiseux mais des écrivants. Je pense être davantage dans l'écoute que dans la parole. En matière d'écoute, je trouve également qu'il y a beaucoup de superflu dans les propos entendus même si je conçois que des présences mutiques ou taiseuses seraient rapidement bien mornes. Je crois qu'il y a un équilibre à trouver entre la logorrhée qui rime avec diarrhée et un silence taciturne. En matière d'écriture, je gagnerais sans doute aussi à aller vers l'essentiel, l'épure, l'élimination du superflu.

 

Je mets un terme à cette expérience. Au cours de celle-ci (7 à 10 jours) , j'ai pu me juger, dire que j'étais plus dans du "Je me souviens" que dans un autoportrait à la manière d'Edouard Levé (accumulation fragmentaire). J'ai tenu quand même à la poursuivre jusqu'à la relecture complète du texte qui m'inspirait. En tout cas, cela aura été l'occasion pour moi de renouer avec l'écriture, avec l'essai. En ce sens j'ai beaucoup aimé même si le résultat ne me convainc pas vraiment.