dernière modification : 27 août 2012.
DEUXIEME PARTIE: LE NOM
- 1. Le nom
Le nom désigne une chose, un être vivant ou une notion. Pour l'être vivant, il peut s'agir d'un animal ou d'un être humain.
On peut établir une classification des noms selon les critères suivants:
concret/abstrait chose/notion exemple: crayon/colère
animé/inanimé animal ou personne/ chose exemple: chien, Xavier/ bouteille
Collectif, groupe groupe
Le nom simple est constitué d'un seul élément.
Le nom composé est constitué de deux ou de plusieurs mots simples souvent reliés par un ou des traits d'union: un porte-monnaie, un pont-levis, un fier-à-bras (=Litt. pour désigner un fanfaron, un matamore, un faux brave)
Noms se prononçant de la même manière: homonymie.
seau sot saut sceau Sceaux
Certains noms se prononcent de la même manière alors qu'ils ont des sens différents. Ce sont des homonymes. On parle aussi d'homophones.
NB: La phrase qui suit joue sur l'homonymie: Cinq capucins portant sur leur sein le seing du Saint-Père. L'homonymie en effet concerne tous les mots (et non les seuls noms) mais aussi ici le "cins" de "capucins" (moines).
Plusieurs mots pour un seul sens: synonymie.
Le locuteur (=celui qui parle) dispose parfois de plusieurs mots pour désigner une seule réalité. Ce sont des synonymes. en réalité, il existe toujours de petites différences entre les synonymes. Les bons dictionnaires des synonymes expliquent ces différences.
cheval, rosse, dada, canasson, bourrin, bidet, coursier
avare, radin, grippe-sou, ladre, chiche...
Plusieurs sens pour un seul mot: polysémie.
Le même mot peut avoir plusieurs sens et des sens très différents. Quand un mot a un seul sens, on dit qu'il est monosémique. Quand il en a plusieurs, il est dit polysémique.
Par exemple, un "marabout" peut être un saint homme musulman, une petite mosquée, une cafetière, une tente, un échassier, une voile, un livre des éditions Marabout.
un marabout un marabout un marabout un marabout un marabout un marabout
Nom commun et nom propre: Les noms communs désignent des réalités qui existent à plusieurs exemplaires. Les noms propres se rapportent à des réalités qui se caractérisent par le fait d'être uniques. Ce trait particulier est marqué par la présence d'une majuscule au début du mot.
Clemenceau le Clemenceau Mantes-la-Jolie une crêpe au chocolat
Sens propre et sens figuré:
Le sens propre est le premier sens d'un mot. Le sens figuré est un sens qui provient d'une comparaison sous-entendue:
un lion est un animal (sens propre) ou un homme courageux (sens figuré).
Eponymes:
Les éponymes sont des noms venus d'un nom propre. Ainsi, le nom commun "poubelle" est venu du nom d'une personne: Eugène René Poubelle, préfet de Paris, imposé l'idée des boîtes à ordures en 1884 et cela lui valut de passer à la postérité par nom commun interposé.
NB: on parle aussi d'antonomase pour désigner un mot qui de propre devient commun ou l'inverse
cf une pipelette // monsieur et madame Pipelet, concierges dans la pièce à succès d'Eugène Sue, Les Mystères de Paris.
un matamore// Matamore, protagonsite de l'Illusion comique de Corneille, est un fabulateur qui se vante de prétendus exploits contre les Maures.
le sadisme// marquis de Sade
une montgolfière une poubelle un borsalino
Antonymes: Ce sont des mots de sens contraire. L'abréviation "ant.", dans les dictionnaires, précède les mots de sens opposé au sens du mot défini.
avare≠dépensier, dissipateur, gaspilleur, généreux, large, prodigue.
Paronymes: Ce sont des mots qui se ressemblent -ils sont presque pareils-et qui, de ce fait, conduisent à des fautes que l'on appelle des barbarismes.
J'arrive avec ma mobylette à une interjection (pour "intersection")
Si je peux me permettre un apartheid (pour un "aparté")
Quand je serai morte, je veux me faire inséminer (pour "incinérer").
Notons qu'il peut s'agir aussi d'un procédé comique volontiers employé par les humoristes.
Le genre des noms:
En français, les mots sont soit du genre masculin, soit du genre féminin. Dans d'autres langues (anglais, allemand, latin par exemple), il existe un troisième genre qui s'applique aux choses, le genre neutre. Le même mot peut avoir un sens différent selon qu'il est masculin ou féminin. Une trompette est un instrument de musique alors qu'un trompette est un musicien qui joue de la trompette (on parle aussi de trompettiste, surtout pour le jazz et la variété).
Le pluriel des noms:
Pour la plupart des noms, la marque du pluriel est un "s"à la fin du mot. Cependant il existe des noms invariables ou des noms pour lesquels la marque du pluriel n'est pas un "s".
Nominalisation et substantivation
Nominalisation : remplacement d’une proposition subordonnée ou indépendante par un groupe nominal.
Je souhaite [qu’ils reviennent] => Je souhaite leur retour.
Ce tableau est beau => La beauté de ce tableau
Ce procédé est intéressant pour éviter la multiplication des verbes « être » ou de la conjonction de subordination « que ». Vous devez y penser notamment quand vous écrivez un portrait ou une description.
Il est également employé fréquemment dans les titres des journaux.
Substantivation : elle consiste à employer comme nom un mot emprunté à une autre classe grammaticale que le nom (adjectif, participe, infinitif, etc.) [cf infra dérivation impropre]
L’homme se définit face à quatre options fondamentales, l’[être],le [paraître], le [faire] et l’[avoir].
On peut apporter son manger.
L’[important], c’est l’arrosage.
Les[ débutants] sont des personnes débutant dans un secteur donné.
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- 2. Les déterminants
Les déterminants font partie des outils grammaticaux qui apportent une information sur le nom lui enlevant ainsi le caractère virtuel qu'il aurait sans eux. Ils permettent d'introduire le nom dans la phrase.
1. articles: définis (le, la, les), indéfinis (un, une, des), partitifs (du, de, d', des), contractés (au, aux, ès)
2. déterminants démonstratifs: ce, cet, cette, ces (+, formes composées: ce garçon-ci, cette fille-là)
3. déterminants possessifs:mon, ma, mes, ton, ta, tes, son, sa, ses, notre, nos, votre, vos, leur, leurs
4. déterminants indéfinis:tout, toute, tous, toutes, aucun, nul / chaque, différent, tel, telle, plusieurs, quelques, certain, certains...
5. déterminants interrogatifs: quel, quelle, quels, quelles
6. déterminants exclamatifs: quel, quelle, quels, quelles
7. déterminants numéraux: cardinaux (un, deux, trois, quatre, etc.), ordinaux (premier, deuxième, troisième, etc.)
NB Nombre de grammaires continuent cependant d'appeler "adjectifs" ces numéraux...(actualiser vs caractériser)
Classification: les articles se classent en trois grandes catégories: définis, indéfinis et partitifs.
Les formes contractées peuvent concerner les définis (au, du, aux, des) ou les partitifs (du, des).*
Ressemblance avec l'adjectif qualificatif: l'adjectif qualificatif apporte lui aussi une information sur le nom. Dans les anciennes grammaires, on parlait d'ailleurs d'adjectifs pour désigner ces déterminants. Cependant, les adjectifs n'actualisent pas comme le font les déterminants. Une autre différence est que l'adjectif est souvent facultatif (le plus souvent, la phrase resterait correcte et compréhensible sans lui), ce qui est rarement le cas pour le déterminant.
Absence de déterminant:
Il va reprendre courage.
Il s'est montré homme de conviction.
J'y ai pris plaisir.
N'ayez pas peur.
L'absence de déterminant s'explique généralement soit parce que le nom suffit en lui-même à déterminer de quoi l'on parle (c'est le cas des noms propres), soit parce que le nom ne renvoie pas à un être, un objet ou à une notion du monde totalement actualisés. Dans l'expression "boîte à bonbons", on ne renvoie pas à des bonbons précis, bien déterminés, mais plutôt à une propriété de la boîte.
Remarque sur "du": "du" est la forme contractée de [de le] et "des" la forme contractée de [de les].
Dans les phrases négatives "de" se substitue à "du", "de la", "des".
Je voudrais [du] reblochon.
Je ne veux pas [de] reblochon.
Je ne veux ni [de] reblochon ni [de]gorgonzola.
Je reprendrai [des] pâtes.
Je ne veux pas [de] pâtes.
Notons que dans des phrases comme "Je viens [de la] ville" ou "Je viens [du] village", nous ne sommes pas en présence d'un article partitif. "Du" est une forme contractée de l'article défini (car précédé de la préposition "de").
La présence de l'accent circonflexe permet de distinguer "dû", participe passé de devoir et "du", article défini ou partitif.
- 3. L'adjectif qualificatif
L'adjectif qualificatif, comme le déterminant, apporte une information sur le nom. Il lui enlève le caractère général qu'il aurait employé seul ou avec un déterminant comme "le". Il le "qualifie" (en lui attribuant des caractéristiques propres). Le plus souvent, il s'accorde en genre et en nombre.
Place et fonctions de l'adjectif qualificatif:
La plupart du temps, l'adjectif qualificatif est situé à proximité du nom qu'il complète. La proximité peut être immédiate (la soupe chaude) ou non (une soupe extrêmement chaude).
Le fait que l'adjectif soit placé avant le nom ou après en change parfois le sens. Il n'y a pas similitude entre "une brave femme" et "une femme brave". Un "grand fumeur" n'est pas obligatoirement un "fumeur grand". Un "gros mangeur" peut ne pas être gros.
Epithète liée:
Une (bonne) soupe (chaude) réconforte.
L'adjectif est épithète liée le plus souvent. Il n'y a alors pas de mot de liaison et pas de pause de prononciation.
Attribut du sujet:
La soupe est (chaude).
L'adjectif est séparé du mot auquel il se rapporte par un verbe d'état*. L'adjectif s'accorde en genre et en nombre avec le sujet: "Les oeufs paraissent chauds".
*[être, paraître, sembler, devenir, passer pour, avoir l'air, etc.]
Epithète détachée:
(Chaude), la soupe est meilleure.
L'adjectif comme "épithète détachée" est séparé du groupe nominal par une pause dans la prononciation du mot auquel il se rapporte. Cette pause est marquée par une virgule ou un tiret.
Attribut du complement d'objet direct (COD):
Je trouve la soupe (chaude).
Je la trouve (chaude).
Quand l'adjectif apporte une précision sur un mot complément d'objet direct*, on dit qu'il est attribut du complément d'objet direct.
*cf supra TROISIEME PARTIE: LE VERBE.
Accord de l'adjectif qualificatif:
Genre: la soupe chaude, la café chaud.
Nombre: un plat chaud, des saucisses chaudes.
L'adjectif qualificatif s'accorde en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel) avec le ou les mots auquel il se rapporte.
- 4. Le complément de nom et l'apposition
Comme son nom l'indique, le complément de nom (CDN) complète un nom ou un groupe nominal (ou même un pronom, nous le verrons). L'apposition est une autre manière d'ajouter une information à un nom.
la tulipe du jardin la voiture des Simpson des vacances de 8 jours une tasse de thé une tasse à thé des pleurs de joie
LIEU POSSESSION TEMPS CONTENU FONCTION CAUSE
une bague en or une échelle de deux mètres une carte à jouer
MATIERE DIMENSION FONCTION
Quels sont les éléments qui peuvent être compléments de nom?
Différentes catégories de mots peuvent devenir complément de nom: un nom propre (la montre de Pierre), un nom commun (la montre en or), un groupe nominal (les rires des petits enfants), un adverbe (l'orage d'hier), une proposition subordonnée relative (les vêtements qui se portaient autrefois), une subordonnée complétive (l'espoir qu'il s'en aille), un infinitif (une carte à jouer).
Pour ce dernier cas, il faut distinguer l'objet avec lequel on joue (désigné dans le dictionnaire comme une "carte à jouer") du sens de l'expression dans la phrase "C'est une carte à jouer" (=c'est une possibilité à utiliser). Dans le premier cas, l'élément "carte à jouer" peut être considéré comme un nom composé sans trait d'union à l'instar de "pomme de terre". Dans le second cas, "à jouer" est complément de nom de "carte".
Place du complément de nom:
Le CDN est généralement situé après l'élément qu'il complète. Souvent, le CDN est rattaché à l'élément qu'il complète par un outil grammatical appelé préposition*.
*[à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous, sur,...]
L'apposition:
L'apposition introduit entre deux mots un lien semblable à celui qui relie l'attribut au sujet. Mais, à la différence de l'attribut du sujet, il n'y a pas de verbe d'état entre les deux. L'un des deux caractérise l'autre. La comparaison des deux exemples ci-dessous permet de bien percevoir la différence entre le CDN et le nom apposé.
La voiture [de Hakim]
[Ce coquin de Hakim]
Dans le premier cas, la préposition "de" marque la propriété. L'information apportée, qui rend le groupe nominal moins vague, pourrait être remplacée par une proposition: "La voiture [qui appartient à Hakim]". La voiture et Hakim sont distincts. Dans le second cas, "coquin" constitue une autre désignation de Hakim, mais revient tout de même à lui attribuer une qualité. Il faudrait remplacer par "Ce coquin qu'est Hakim" (emploi du verbe attributif "être") ou "Hakim, ce coquin" (dans ce cas, apposition sans l'aide d'une préposition). "Hakim" et ""coquin" se rapportent à la même personne.
Claude, un peintre de grand talent, est aussi chef d'entreprise.
La ressemblance de l'apposition avec l'attribut apparaît bien du fait que l'on pourrait intervertir les éléments ("peintre de grand talent" et"chef d'entreprise"). Ils se rapportent à la même personne.
ne pas confondre épithète détachée (adjectif seul) et apposition (nom ou groupe nominal), même si elles ont un fonctionnement semblable.
ATTENTION!
Il a prêté la voiture (à ses parents).
Il a envoyé un courriel (à ses amis).
Dans ces phrases, nous avons affaire à des compléments d'objet second (COS)*, non à des compléments de nom. En effet, même si, comme ceux-ci, ils commencent par une préposition, ils ne complètent pas un nom mais bel et bien le verbe.
Il a prêté quoi? => La voiture (COD)
Il a prêté à qui? => à ses parents (COI appelé ici COS parce qu'il y a déjà un complément d'objet).
*cf supra : TROISIEME PARTIE: LE VERBE.
Il faut dire « la voiture de ses parents » pour parler de la voiture dont ses parents sont propriétaires et non « la voiture à ses parents ». Le non-respect de cette règle peut provoquer des ambiguïtés. Pour celui qui commet cette faute, la formulation « Il a prêté la voiture à ses parents » devient ambiguë puisque la phrase prend le sens de : « Il a prêté à quelqu’un la voiture qui appartient à ses parents », alors que le vrai sens est « Il a prêté une voiture à ses parents » (la voiture dont on parle). Preuve que la précision va de pair avec le respect de la syntaxe.
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- 5. Le groupe nominal (GN)
Dès qu'un élément vient compléter un nom, on parle de groupe nominal (GN). Cela vaut pour les noms communs et les noms propres.
(La poule) a pondu. GN= déterminant + nom
La poule a pondu (un bel oeuf). GN= déterminant + adjectif + nom
La poule a pondu (un bel oeuf en or). GN= déterminant + adjectif + nom + complément de nom.
(Le chien que j'ai adopté hier) s'est sauvé. GN= déterminant + nom + proposition
Le nom est le noyau du groupe nominal. Tous les autres éléments qui gravitent autour de lui tels des satellites sont ce qu'on appelle des expansions du nom.
Le groupe nominal dans la phrase:
Le GN remplit toutes les fonctions que remplit le nom. A titre d'exemple:
Sujet du verbe: (Le meilleur joueur d'accordéon) a été récompensé.
Complément du verbe: Il a toujours refusé (les honneurs de toutes sortes qu'on a pu lui proposer).
Attribut, etc.: Nelly est (une petite fille adorable).
Le pronom, assez souvent mais pas toujours, remplace un nom ou un groupe nominal. Il correspond bien, dans ce cas, à sa dénomination (pro-nom = à la place du nom). Il existe cependant des cas assez nombreux où le pronom ne remplace pas un élément présent dans la phrase. C'est le cas pour des pronoms personnels comme "je", "tu", "vous", "nous" en particulier.
Différentes sortes de pronoms:
On classe traditionnellement les pronoms en sept familles:
1. Pronom personnel: (Elle) ne viendra pas seule.
2. Pronom démonstratif: Je voudrais (celui-là).
3. Pronom possessif: (La mienne) est en panne.
4. Pronom interrogatif: (Qui) frappe?
5. Pronom indéfini: Est-ce que (quelqu'un) se porte volontaire?
6. Pronom numéral: Il y en a toujours (quatre) qui parlent en même temps.
7. Pronom relatif: J'entends mon voisin Ahmed (qui) chante sous la douche.
Pronom représentant et pronom se référant à la situation de l'énonciateur:
[niveau lycée voire supérieur]
Des grammairiens contemporains proposent une distinction qu'ils jugent plus rigoureuse. Ils distinguent les pronoms représentants et les pronoms se référant à la situation de l'énonciateur.
Quand le pronom remplace un élément du texte (un nom, un GN ou une proposition), il est représentant. Ce qui correspond à notre "à la place du nom".
Lucile viendra. (Elle) ne viendra pas seule.
Le pronom personnel (représentant) "elle" remplace "Lucile". Son emploi permet d'éviter des répétitions.
(Je) ne viendrai pas.
Est-ce que (quelqu'un) se porte volontaire?
Dans ces exemples, le pronom personnel ("je") et le pronom indéfini ("quelqu'un") ne remplacent pas un élément présent dans la phrase. Ils se réfèrent bien à quelque chose (par exemple "je" correspond à un individu), mais c'est le contexte textuel ou situationnel qui permet de l'identifier, on dit alors que le pronom est déictique.
Dans le second cas, le pronom indéfini "quelqu'un" ne reprend aucun mot ou groupe de mots du texte mais on ne peut pas non plus identifier ce "quelqu'un", même si l'on connaît la situation de l'énonciateur. Les grammairiens parlent alors d'un pronom nominal puisque, par certains aspects, il fonctionne comme un nom.
Quand le pronom remplace autre chose qu'un nom:
Le pronom peut remplacer autre chose qu'un nom: un participe passé, un infinitif, un autre pronom, une proposition, etc.
Emerveillés, nous (l')avons été.
Belles, elles (le) sont toutes.
Chanter pour les encourager, nous (le) ferons.
Il veut le mien. Je ne (le) lui donnerai pas.
Ils ont joué mieux que nous. Je (le) reconnais.
Quand le pronom reste invariable:
Le pronom peut varier en genre ("il", "elle") ou en nombre ("je", "nous"). Il peut varier en fonction d'autres éléments, ce que nous verrons. Il peut arriver qu'il ne varie ni en genre ni en nombre. C'est par exemple le cas de "se" ("Il se regarde", "Ils se regardent", "Elle se regarde"). "En" et "y" sont aussi des pronoms invariables.
Fonctions des pronoms:
Les pronoms peuvent avoir toutes les fonctions du nom (sujet, COD, COI, attribut, complément de nom, etc.)
(Elle) ne viendra pas seule.
Je voudrais (celui-là).
Elle la (lui) donne.
Il reste (lui-même) en toutes circonstances.
Je préfère la prestation des (tiens).
- 1. Les pronoms personnels
Contrairement à ce que son nom fait parfois penser, le pronom personnel ne remplace pas seulement des noms de personne (êtres humains). Il peut représenter des noms de chose, d'animal, de notion abstraite. Le mot "personne" est pris ici dans son sens grammatical. Il peut aussi se substituer à d'autres éléments que le nom (adjectif, proposition, etc.). Il peut même remplacer un élément qui n'est pas présent dans la phrase.
A quoi servent les pronoms personnels?
Le pronom personnel peut servir à remplacer un nom ou un groupe de mots de la phrase, bien souvent pour en éviter la répétition. Il permet aussi de désigner les différents interlocuteurs d'un échange (je, tu, nous, vous).
Le pronom personnel correspond à une personne grammaticale: première personne: je, nous; deuxième personne: tu, vous; troisième personne: il, elle, ils, elles, quand le pronom personnel est sujet.
Les pronoms personnels
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personne
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sujet
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complément
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singulier
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première
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Je moi
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Me moi
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deuxième
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Tu toi
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Te toi
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masculin
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féminin
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masculin
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féminin
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troisième
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Il lui
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elle
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le
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la
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Lui, se, soi
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pluriel
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première
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nous
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deuxième
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vous
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troisième
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masculin
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féminin
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masculin
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féminin
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Ils eux
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elles
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eux
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elles
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Les, se, leur
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cas particuliers: en, y, on
"Nous de modestie": "Nous" peut correspondre au singulier, à la différence de ce qui est indiqué dans le tableau. Par exemple, l'auteur d'un livre peut dire "nous" au lieu de "je" parce que le "je" pourrait paraître prétentieux. Ce "nous de modestie" est fréquent dans les travaux universitaires. Il entraîne le pluriel pour le verbe dont il est le sujet mais pas l'accord du participe passé.
"Nous de majesté": "nous" peut aussi correspondre à un singulier quand une personnalité politique importante (président de la République, roi) s'exprime. On parle dans ce cas d'un "nous de majesté".
"vous de politesse": "Vous" correspond au singulier dans les formes de politesse. Par politesse, je dis "vous", mais je n'ai qu'un seul destinataire. Il s'agit donc bien d'un singulier. L'accord se fait avec ce sujet: (Vous) devez être compréhensif.
"en" et "y"sont des cas particuliers puisqu'on a de la peine à les ranger dans la case des personne set que les oppositions singulier/pluriel et masculin/féminin ne leur conviennent pas du fait que ces pronoms sont invariables.
"on" lorsqu'il renvoie à des êtres identifiables, peut être considéré comme un pronom personnel. "On a écrit ce livre" équivaut à "Nous avons écrit ce livre": on est donc ici l'équivalent du pronom personnel "nous". (ATTENTION : si cet emploi est d'un usage courant à l'oral, il est fortement déconseillé à l'écrit. "On" ou "nous", il faut choisir...) Dans d'autres emplois (parfois volontairement), il peut renvoyer à une réalité indéfinie, que l'on ne peut pas identifier. Dans ce cas, il est plutôt classé dans les pronoms indéfinis.
Comment varient les différents pronoms personnels?
Le pronom personnel varie selon la personne (locuteur, interlocuteur, personne ou chose dont on parle), le genre, le nombre et la fonction.
Vous la voyez.
sujet COD
Notez que la présence ou l'absence d'accent peut changer le sens:
Voyez(-la) = (voyez cette personne dont nous sommes en train de parler: pas d'accent mais trait d'union)
Voyez (là) = (voyez à cet endroit: accent mais pas de trait d'union)
Verbes pronominaux:
Nous étudierons les verbes pronominaux dans la troisième partie de ce cours. Ce sont des verbes construits de cette manière:
Jérôme [se regarde] dans la glace. (il se regarde lui-même: pronominal réfléchi).
Abdel et Mourad [se regardent] les yeux dans les yeux. (l'un regarde l'autre et réciproquement: pronominal réciproque).
Il s'est évanoui. (le verbe s'évanouir n'existe pas autrement que sous une forme pronominale. Il n'est pas possible d'évanouir quelqu'un ou quelque chose. On parle dans ce cas d'un verbe essentiellement pronominal).
Le cas particulier de soi:
"Soi" (troisième personne du singulier) est un pronom personnel qui renvoie généralement à un sujet indéfini (caractère général, ne désigne pas une personne donnée). Par exemple, dans l'expression "Chacun pour soi".
On distingue:
Il a pensé d'abord à (lui) ("lui" remplace une personne précise)
Il importe de penser à (soi) ("soi" a un caractère général)
Fonction du pronom personnel:
Le pronom personnel peut avoir toutes les fonctions du GN ou du nom.
Marion donne la pâtée à son chien.
Elle la lui donne.
S COD COS
- 2. En et y, pronoms personnels adverbiaux
"En" et "y" sont des marginaux parmi les pronoms personnels:
- ils sont invariables;
- ils peuvent remplacer un élément neutre (ni masculin, ni féminin);
- ils sont appelés pronoms personnels adverbiaux.
Que remplace "en"?
"En" peut remplacer (de lui, d'elle, d'eux, d'elles, de cela). "De cela" n'est ni féminin, ni masculin. Il est neutre.
Exemples d'emplois:
Il m'a encouragé tout au long du match. Je m'(en) souviendrai. =COI
J'ai gagné et j'(en) suis heureux. = complément de l'adjectif "heureux".
Il a subi une défaite. Il (en) a été très contrarié. = complément d'agent* du verbe "contrarier".
*cf supra TROISIÈME PARTIE: LE VERBE.
Difficile à classer:
En pronom à dominante personnelle:
Quand il remplace de lui, d'elle, d'eux, d'elles, de cela, l'élément "en" est pronom personnel.
Guillaume (en) parle à Damien.
En pronom à dominante adverbiale:
Quand il remplace "de cet endroit", "de là", l'élément "en" a une valeur adverbiale.
Il (en) vient.
En préposition:
Quand il introduit un groupe nominal ou l'équivalent, l'élément "en" est préposition.
Je vais faire un tour (en) ville.
Y:
"Y", comme "en", est un pronom personnel invariable. Comme "en", il était à l'origine un adverbe qui s'est mis à servir de pronom. Il entre dans la catégorie des pronoms personnels adverbiaux.
Que remplace "y"?
"Y" peut remplacer (à quelqu'un, à cette personne-là, à cela, à cette chose-là, à cet endroit-là).
C'est un drôle d'individu. Je ne m'(y) fie pas.
J'(y) pense et puis j'oublie. (Cf Dutronc)
Vous irez à Arenthon? Oui, je compte (y) aller.
Place de en et y:
"En" et""y" sont toujours placés avant le verbe sauf à l'impératif (pour donner un ordre).
Donne m'(en). [et non "Donne-moi-z-en"...)
Penses-(y).
Remarque sur ce dernier emploi: contrairement à l'indicatif, un verbe comme "penser" (verbe du premier groupe) ne prend pas de "s" à l'impératif.
Tu penses.
Pense à cela.
Mais, dans un emploi avec "y" comme celui-ci, on ajoute un "s" (et un trait d'union) pour faire la liaison et faciliter la prononciation. Il en va de même avec "en.
Penses-y.
Parles-en à ta soeur.
- 3. Les pronoms démonstratifs
En situation, le pronom démonstratif, parfois accompagné d'un geste, sert souvent à montrer. A l'écrit, il sert soit à mentionner un élément déjà évoqué dans le texte ou proche, soit à se référer à la situation de l'énonciateur.
Les pronoms démonstratifs
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masculin
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féminin
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neutre
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Singulier
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Celui
Celui-ci
Celui-là
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Celle
Celle-ci
Celle-là
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Ce
C’
Ceci
Cela
ça
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pluriel
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Ceux
Ceux-ci
Ceux-là
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Celles
Celles-ci
Celles-là
|
Ce
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Opposition là/ci:
En principe, la forme composée "là" renvoie à un élément plus lointain que la forme composée avec "ci". Le plus souvent, dans la langue parlée, cette opposition ("là": plus éloigné/"ci": plus près) n'est pas maîtrisée, et c'est le geste qui va compter. En revanche, cette opposition loin/proche vaut quand le pronom démonstratif renvoie à un élément d'un texte.
Lui dire que je l'aime ou me taire? Si je réfléchis à ces deux hypothèses, (celle-là) me conduit dans une impasse, (celle-ci) dans un précipice.
celle-là= le lui dire
celle-ci= me taire.
Déterminant démonstratif et pronom démonstratif:
Nous avons rencontré le déterminant démonstratif en étudiant les déterminants. Pour éviter la confusion, il faut bien comprendre que le déterminant démonstratif est toujours dépendant d'un nom, d'un GN ou d'un autre élément de la phrase auquel il apporte une précision. Il ne peut pas, seul, devenir sujet ou complément par exemple. Le pronom, comme le nom qu'il remplace, a une autonomie qui lui permet d'être sujet, complément ou encore attribut.
Mise en relief par ce ou c'est:
"Ce" et sa forme élidée "c'" sont très souvent utilisés, construits avec "être », pour renforcer l'expression.
Ce présentatif permet une mise en relief.
(C'est) cette maison que j'habite.
(Ce sont) ces fleurs que j'aime. Il convient en effet, malgré l'usage, de faire l'accord...
(Ce n'est) pas en pérorant que vous réglerez la question.
- 4. Les pronoms possessifs
Le pronom possessif remplace un être, une chose ou une notion et peut marquer une idée de propriété, d'appartenance, de possession...Il sert surtout à mettre en relation la chose, la notion, ou l'être concerné avec l'une des personnes du verbe.
Utilité:
Le pronom possessif évite des répétitions.
Ma voiture est petite. (La tienne) est grande.
Les pronoms possessifs.
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Singulier
(une chose possédée)
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Pluriel
(plusieurs choses possédées)
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personne
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masculin
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féminin
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masculin
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féminin
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Singulier
(un possesseur)
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1ère
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Le mien
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La mienne
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Les miens
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Les miennes
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2ème
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Le tien
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La tienne
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Les tiens
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Les tiennes
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3ème
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Le sien
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La sienne
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Les siens
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Les siennes
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Pluriel
(plusieurs possesseurs)
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1ère
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Le nôtre
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La nôtre
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Les nôtres
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2ème
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Le vôtre
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La vôtre
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Les vôtres
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3ème
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Le leur
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La leur
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Les leurs
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Différence orthographique entre déterminant possessif et pronom possessif:
Les déterminants possessifs notre et votre n'ont pas d'accent. Ils sont généralement placés devant le nom.
Notre classe est forte en grammaire.
Les pronoms possessifs le nôtre, le vôtre, les nôtres, les vôtres en revanche portent un accent circonflexe sur l'"o".
Le pronom redevenant nom:
Dans certaines expressions, le pronom possessif est en fait redevenu un nom (ou plus exactement un groupe nominal):
Les miens = ma famille
Les siens = sa famille ou une communauté de proches
Les nôtres =la communauté dont on relève par opposition à ceux qui n'en font pas partie.
cf La Fierté des nôtres, Rohff
Des expressions proches entrent aussi dans la catégorie des GN:
Il a mis (du sien).
Marion a encore fait (des siennes).
- 5. Les pronoms interrogatifs
Les pronoms interrogatifs permettent de poser une question sur une personne, un animal, une chose ou une notion.
Interrogation directe et interrogation indirecte:
Interrogation directe:
(Qui) a chanté?
Dans le cas de l'interrogation directe, le pronom interrogatif est autonome (il ne dépend pas d'une autre proposition). La phrase comprend un point d'interrogation. A l'oral, une intonation particulière en fin de phrase indique qu'il s'agit d'une interrogation. Il peut arriver des situations où, cette intonation n'étant pas très marquée, l'interlocuteur flotte un peu.
Interrogation indirecte:
Je voudrais savoir (qui) a chanté.
Dans l'interrogation indirecte, le pronom interrogatif dépend d'une autre proposition (ici: "Je voudrais savoir.."). La phrase ne comprend pas de point d'interrogation. L'interrogation indirecte n'implique pas une intonation ascendante en fin de phrase comme dans le cas de l'interrogation totale directe.
Opposition qui/que/quoi
"Qui" correspond à l'animé, "que" et "quoi" à du non-animé.
(Qui) frappe à la porte?
Je me demande (qui) frappe à la porte.
(Que) prendrez-vous?
Formes simples et formes composées:
Les formes simples sont: qui, que, quoi et la forme élidée de "que" (qu')
Les formes composées sont celles qui sont construites sous la forme: article+ déterminant interrogatif, et donc lequel, laquelle, lesquels, etc.
Cette forme composée s'appuie parfois sur une préposition (à laquelle) qui peut s'être contractée avec le pronom: auxquels ("aux" est la contraction de "à les").
Formes renforcées:
Très souvent, à l'oral, nous utilisons la forme renforcée par "est-ce qui" ou "est-ce que".
(Qui est-ce qui) viendra?
(Qu'est-ce que) tu comptes emporter?
Cette forme évite l'inversion du sujet (sujet après le verbe).
Viendrez-vous? (Est-ce que) vous viendrez?
Les pronoms interrogatifs.
Formes simples
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sujet
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Complément et attribut
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Forme atone
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Forme tonique
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animé
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Qui ?
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Qui ?
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inanimé
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Que ?
Qu’
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Quoi ?
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Formes composées
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masculin
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féminin
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singulier
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Lequel ?
Duquel ?
Auquel ?
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Laquelle ?
De laquelle ?
A laquelle ?
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pluriel
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Lesquels ?
Desquels ?
Auxquels ?
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Lesquelles ?
Desquelles ?
Auxquelles ?
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Formes renforcées
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animé
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Qui est-ce qui ?
Qui est ce que ?
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inanimé
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Qu’est-ce qui ?
Qu’est-ce que ?
Qu’est-ce que c’est que ?
Préposition+ quoi est-ce que ?
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Commentaire du tableau:
§ Case des formes simples, sujet : la case est vide parce que l’emploi d’une forme renforcée est obligatoire. A « La table bouge » correspond la question : « Qu’est-ce qui bouge ? ».
§ Pour être complet, il faudrait ajouter la locution pronominale « ce que » (et « ce qu’ ») utilisée dans l’interrogation indirecte.
(Que) fait-il ? Je me demande (ce qu’) il fait.
§ Il existe des constructions avec une préposition (« à », « sur », « pour », etc.)
(A qui) faut-il s’adresser ?
(A qui est-ce qu’) il faut s’adresser ?
§ Notons le renforcement de la forme renforcée dans « qu’est-ce que c’est que » :
(Qu’est-ce que c’est que) ce vacarme !
Où est où?
On serait tenté d'ajouter parmi les pronoms interrogatifs le mot "où", tel qu'il apparaît dans la question: Où habitez-vous? En effet où remplace "A quel endroit?". En réalité, où est classé parmi les adverbes (adverbe interrogatif) comme combien?, quand?, pourquoi?, etc.
Évitez les formes du genre : « Qui c’est que c’est qui ? » ; « Qui c’est qui ? » ; « C’est qui qui vient ? ». Les formes correctes sont : « Qui vient ? » ou « Qui est-ce qui vient ? ».
Évitez une erreur fréquente : la question formulée ainsi : « Qui c’est qui vient ? ».
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- 6. Les pronoms indéfinis
Les pronoms indéfinis remplacent un être, une chose ou une notion. En ce sens ils ressemblent aux autres pronoms. Ils doivent cependant leur nom au fait qu'il y a un certain vague quant à la réalité désignée.
Origine de certains pronoms indéfinis:
De nombreux pronoms indéfinis ont la même forme que les déterminants indéfinis et ils s'accordent comme eux.
Déterminants indéfinis
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Pronoms indéfinis
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Certaines personnes
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Certaines parmi vous
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Aucune solution
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Aucune n’a été recalée
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Tous les documents
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Tous ont participé
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Tel aspect du problème
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Tel qui rit vendredi pleurera dimanche
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Parfois le pronom indéfini correspond à la construction article/ déterminant indéfini.
Ainsi, "même" devient-il "le même" (masculin singulier) ou "la même" (féminin singulier).
Les (mêmes) se sont représentés. (pluriel masculin ou féminin).
Les pronoms indéfinis
De sens négatif
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masculin
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féminin
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Aucun
Nul
Pas un
Personne
rien
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Aucune
Nulle
Pas une
Personne
rien
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De sens affirmatif
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singularité
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pluralité
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totalité
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On
L’un (…) l’autre/ l’une (…) une autre
Quelqu’un/ quelqu’une
Quelque autre
Quelque chose
Tel/ telle
Un tel/une telle
Le même/ la même
Autrui
Chacun
quiconque
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On
Les uns (…) les autres/ les unes (…) les autres
Quelques-uns/ quelques unes
Quelques autres
Certains/ certaines
Plusieurs
La plupart
Les mêmes
autrui
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On
Tous/toutes
Tout/ toute
Chacune (= totalité distributive)
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On peut aussi classer les pronoms indéfinis ainsi :
Pronoms indéfinis précisant la quantité
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Pronoms indéfinis précisant l’identité
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Quantité nulle
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singularité
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pluralité
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totalité
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analogie
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différence
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alternative
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Cas particuliers
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Nul
Personne
Rien
Aucun
Pas un
Aucune
Pas une
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Quelqu’un
Quelque chose
N’importe qui
N’importe quoi
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Quelques-uns
Quelques-unes
Plusieurs
Certains
Certaines
Beaucoup
Peu
La plupart
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Tout
Tous
Toutes
chacun
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Le même
La même
Les mêmes
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L’autre
Les autres
Autrui
Autre chose
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L’un …l’autre
Les uns…les autres
L’une…l’autre
Les unes…les autres
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Tel
Un tel
Telle
Une telle
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Commentaire du tableau:
§ « Quiconque » est le plus souvent un pronom relatif nominal, mais il peut être pronom indéfini dans des tournures assez rares il est vrai :
Défense à (quiconque) de franchir cette ligne.
§ « Chacun » et « quiconque » ont été rangés à la fois dans les colonnes relatives à la « singularité » et à la « totalité ». Ces expressions désignent, en effet, à la fois l’unité et la totalité (idée que l’action imposée à l’un vaut pour tous). Les grammaires spécialisées parlent, dans ce cas, d’une totalité distributive par opposition à la totalité globalisante représentée par tous, toutes, tout.
Emplois des pronoms indéfinis dans les proverbes:
Le caractère de généralité de certains pronoms indéfinis fait qu'ils sont souvent employés dans la formulation des proverbes ou des sentences.
Proverbes:
Quand on monte au mât, il faut avoir le cul propre. (Italie)
On ne tient pas deux pastèques dans la même main. (Iran)
Rien n'est certain que la mort et les impôts. (Grande-Bretagne)
Personne n'a de chance tous les jours. (Grèce)
Sentences:
Là où l'on est bien, là est la patrie. (Aristophane)
- 7. Les pronoms relatifs
Les pronoms relatifs, comme leur nom l'indique, servent à relier deux éléments de la phrase. L'élément remplacé précède le pronom. Il est, à cause de cela, appelé l'antécédent. Dans quelques cas rares, il n'y a pas d'antécédent.
Pronom relatif représentant:
La racine latine ante signifie "avant". Les pattes antérieures du cheval sont les pattes de devant. On parle d'antécédents médicaux ou judiciaires également. Le pronom relatif remplace généralement l'antécédent, donc un élément qui vient avant. Comme dans l'exemple ci-dessous, ce remplaçant qu'est le pronom relatif permet d'introduire une proposition:
Le but a été marqué par le joueur (qui) porte le numéro 10.
Dans ce cas, le pronom relatif est dit représentant: "qui" représente "le joueur". A l'antécédent peut correspondre un être, une chose ou une notion.
Pronom relatif sans antécédent:
Il existe des cas beaucoup plus rares où l'antécédent n'est pas présent dans la phrase. Il est en quelque sorte sous-entendu. Le pronom relatif "qui" équivaut alors à un nom: on l'appelle alors pronom relatif nominal.
(Qui)s'entraîne bien finit toujours par être récompensé.
(Qui) veut voyager loin ménage sa monture.
(Qui) dort dîne.
Advienne (que) pourra.
Quoi (que) vous fassiez.
Formes simples et formes composées du pronom relatif:
formes simples: qui, que, quoi, dont, où.
formes composées: lequel, laquelle, lesquels, lesquelles, etc.
La forme composée correspond aux formes composées du pronom interrogatif. Dans la forme composée, chacun des deux éléments s'accorde en genre et en nombre avec l'antécédent.
Le joueur (auquel) je pense porte le numéro 10.
où:
La ville (où) je vais.
Je me demande (où) tu habites.
Il faut bien faire attention à ne pas confondre le "où" relatif et le "où" interrogatif.
Dans la première phrase, "où" introduit une proposition ("où je vais") qui complète l'antécédent "ville". Il s'agit donc d'un relatif.
Dans la deuxième phrase, "où" complète un verbe. Si l'on utilisait le style direct, on aurait la présence d'un point d'interrogation: "Où habites-tu?". Il s'agit donc d'un adverbe interrogatif.
Que et dont:
Beaucoup confondent ces deux pronoms relatifs.
"Que" s'emploie quand le pronom relatif est COD, "dont" quand il est COI ("de qui?";"de quoi?") ou complément de nom.
Le but (que) Henry a marqué.
Le but de ce joueur (dont) je t'ai parlé.
Le joueur (dont) le maillot porte le numéro 12 est vraiment bon.
On remarquera toutefois que selon la question posée, on a recours dans certains cas ("à qui?"; "à quoi?") au pronom relatif composé "auquel".
Le joueur (auquel) je pense porte le numéro 39.
Les relatifs
Formes simples
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Qui
Que
Quoi
Dont
où
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Toujours sans antécédent
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Quiconque
[qui] que
[quoi] que
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Formes composées
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masculin
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féminin
|
singulier
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Lequel
Duquel
auquel
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Laquelle
De laquelle
À la quelle
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pluriel
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Lesquels
Desquels
auxquels
|
Lesquelles
Desquelles
auxquelles
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Fonctions possibles:
Le relatif peut être sujet, COD, COI, complément de nom. Notons qu'il peut aussi être attribut.
Oh! L'imbécile (que) j'ai été en cette occasion.